Le ministère de l’Éducation ne détient pas d’information sur les écoles à vocation religieuse subventionnées et non subventionnées du Québec, a admis Bernard Drainville. Il serait donc impossible de connaître le montant total de la subvention versée aux écoles religieuses de la province.
Interrogé par le député du Parti québécois (PQ) Pascal Bérubé à ce sujet mercredi lors de la séance d’étude des crédits budgétaires de son ministère, M. Drainville a mentionné que ces données n’existent pas, car aucune définition permettant de qualifier un établissement scolaire d’école à vocation religieuse n’a été établie.
M. Bérubé s’est dit «surpris» qu’aucune définition n’existe et a recommandé au ministère d’en établir une.
«Comment se fait-il que le ministère ne sait pas quelles écoles sont religieuses, quelles écoles sont subventionnées, quelles écoles ne le sont pas, mais que l’argent continue d’être envoyé? Je suis pas mal sûr que c’est une erreur.»
Lors de son échange avec M. Bérubé, M. Drainville a répondu que ces questions sont «légitimes», mais qu’il n'est «pas facile» d'y répondre car, selon lui, il serait difficile de définir en 2025 ce qu’est une école à vocation religieuse.
Le député péquiste y est allé de sa définition d’une école religieuse: «une école où il y a de l’enseignement religieux et des pratiques explicites.»
«L’enjeu c’est que votre définition n’est pas forcément la bonne définition. Pour savoir combien d’écoles religieuses il y a, il faut s’entendre sur une définition de ce que c’est une école religieuse», a répliqué M. Drainville à la suite des propos du député de Matane-Matapédia.

M. Bérubé a également expliqué que le dossier des écoles religieuses est crucial, alors que Québec lutte fermement pour la laïcité sur son territoire. Mais pendant ce temps, «il y a encore des écoles où il y a de la prière», a-t-il dénoncé.
M. Bérubé s’est penché sur le dossier d’une école anglophone de Chaudière-Appalaches, qui proposerait le programme Accelerated Christian Education à ses élèves. «Ce n’est pas financé, mais on accepte ce programme-là.»
Ce dernier a également partagé la situation sur les réseaux sociaux mercredi et a invité le ministre de l’Éducation «à s’intéresser au dossier».
On se souviendra de La prison de l'Esprit Saint, une série documentaire de la journaliste de Noovo Info Marie-Christine Bergeron diffusée sur CRAVE en 2024 et réalisée par Isabelle Tincler, qui recueille les histoires choquantes d'ex-membres de la Mission de l'Esprit-Saint, un mouvement religieux aux dérives sectaires.
Dans la série, Noovo Info a visité l’Académie de la Vallée du Roy, une école privée appartenant à la Mission de l’Esprit-Saint de Lavaltrie, qui détient un permis du ministère de l’Éducation Par écrit, le ministère de l'Éducation a expliqué que puisque l’établissement respecte les critères administratifs et que le ministère effectue des interventions pour surveiller les enseignements, la Mission de l’Esprit-Saint a le droit de tenir cette école.
Outre ce qui concerne le permis du ministère de l’Éducation, la Mission bénéficie également des avantages fiscaux des organisations religieuses au Québec et au Canada.
Les lieux de culte bénéficient de plusieurs avantages en vertu de la loi provinciale:
- Remettre des reçus pour dons de bienfaisance («Indirectement, ça permet un meilleur financement aux organisations religieuses», note M. Grenon);
- Remboursement de 50% de TPS et de TVQ sur leurs achats;
- Statut d’organisme sans but lucratif. («On ne paie pas d’impôts sur ses revenus et sur les dons qu’ils reçoivent», dit M. Grenon);
- Exemption de taxes municipales et scolaires pour les organisations religieuses.

