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Près du tiers des étudiants québécois âgés de 15 à 22 ans ont songé à abandonner l'école depuis le début de la pandémie, d'après un sondage Léger mené pour le compte du Réseau québécois pour la réussite éducative (RQRE).
Les facteurs sont multiples pour expliquer ce constat, mentionne la directrice générale du RQRE, Audrey McKinnon. L'école à distance, l'absence d'activités parascolaires ou des situations personnelles ou familiales difficiles ont pu nuire à leur persévérance scolaire, détaille-t-elle.
Environ la moitié des répondants ont dit également que la crise sanitaire a eu un effet négatif sur leur perception d'avenir.
Néanmoins, «un peu contre toute attente et surprenamment» ils montrent «toujours une lueur d'espoir» sur leur futur, fait remarquer Mme McKinnon en entrevue avec La Presse canadienne.
En effet, les trois quarts des répondants entrevoient leur avenir avec optimisme et une proportion presque similaire est également d'accord sur le fait qu'ils sont motivés par rapport à leurs études.
Chez les 500 jeunes sondés, 81% se sentent compétents en regard des objectifs scolaires qu'ils se sont fixés et 78% mentionnent se sentir en confiance par rapport à leur avenir lorsqu'il est question de leur parcours scolaire.
L'entourage a un impact important sur leur motivation alors que 89% des jeunes ont dit qu'au moins un de leurs proches a joué dernièrement une influence positive sur leur parcours académique.
Les parents ont été cités par 57 et des amis (33%). Une grande majorité indique accorder une importance aux conseils de leurs parents concernant leurs choix scolaires.
«On veut saluer l'entourage des jeunes. (...) Tous les gestes qu'on peut poser font une différence et leur permette de maintenir cette lueur d'espoir et cette confiance envers leur avenir, malgré les temps difficiles», soutient Mme McKinnon, sans oublier que 11% des jeunes interrogés disent n'avoir eu aucune influence positive d'un proche.
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Cette enquête a été réalisée dans le cadre de la semaine des Journées de la persévérance scolaire qui se déroulent du 14 au 18 février.
Le sondage révèle d'ailleurs que pour la moitié des jeunes, la société québécoise n'en fait pas assez pour favoriser la persévérance scolaire.
«Il faut en prendre acte. On le sait que la situation est difficile, voire même peut être préoccupante, pour de nombreux jeunes qui n'ont pas les conditions réunies pour passer au travers de cette crise comme d'autres», commente la directrice générale du RQRE.
«Depuis le début de la pandémie, l'ensemble des milieux scolaires et communautaires qui travaillent autour des jeunes mettent en oeuvre des initiatives pour les accompagner. Actuellement, on est tous en action et éventuellement il y aura des résultats positifs. Il faut aussi continuer à surveiller et tenter de comprendre la situation qu'ils vivent pour pouvoir poser des actions», ajoute-t-elle.
L'enquête a aussi mesuré la conciliation travail-étude. Parmi ceux qui occupent un emploi, 87% arrivent à trouver un équilibre entre l'école et le boulot. Ils affirment pour la plupart que leur employeur considère leurs études dans la gestion de l'horaire.
«En 2019, on a sondé des employeurs et ils répondent présents. Ils souhaitent offrir des conditions de conciliation travail-études à leurs employés étudiants», souligne Mme McKinnon.
Le travail de sensibilisation doit tout de même se poursuivre pour maintenir cet équilibre, dit-elle, précisant qu'une moins grande proportion de jeunes âgés de 18 à 22 ans mentionnait être en mesure de l'atteindre.
«Plus on est en fin de parcours de nos études, évidemment (plus) l'attrait du marché du travail est là», analyse McKinnon.
Mais l'école a toujours préséance par rapport à leur travail pour une majorité de répondants. Ceux-ci étaient invités à indiquer sur une échelle de 1 à 10 s'ils accordaient leur priorité aux études ou au travail; 1 à 5 représentant la priorité aux études et 6 à 10 pour leur emploi.
«La moyenne des répondants se trouve à 3,8/10, peut-on lire dans le sondage. (...) Les femmes (81 sont proportionnellement plus nombreux à prioriser leurs études.»
La firme Léger a mené ce coup de sonde auprès de jeunes présentement aux études entre le 22 décembre et 4 janvier.