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François Legault estime avoir mis la table en vue d'un prochain tête-à-tête prévu en décembre avec le premier ministre du Canada, Justin Trudeau.
Les deux hommes se sont rencontrés une vingtaine de minutes samedi en marge du Sommet de la Francophonie, à Djerba, en Tunisie.
J’ai rencontré @FrancoisLegault aujourd’hui au Sommet de la #Francophonie. On a parlé de faire la promotion du français tout en collaborant davantage pour étendre nos partenariats et aider les gens du Québec et d’ailleurs au Canada. pic.twitter.com/2clbJXSBJG
— Justin Trudeau (@JustinTrudeau) November 19, 2022
Il s'agissait de leur toute première rencontre depuis la réélection de M. Legault à la tête du gouvernement québécois le 3 octobre dernier.
Ils ont notamment discuté de la situation du français à Montréal, de l'entrée irrégulière de migrants au chemin Roxham et des transferts en santé, a rapporté M. Legault.
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Bien qu'il eut senti une «ouverture» chez M. Trudeau, il admet n'avoir fait aucun gain.
«Écoutez, je ne veux pas non plus faire une chicane Québec-Ottawa à l'étranger. On va garder les affaires locales, localement», s'est-il défendu.
«J'ai bien mis la table», a-t-il cependant ajouté. MM. Legault et Trudeau ont prévu tenir une rencontre de travail quelque part en décembre.
J’ai eu une rencontre avec le PM du Canada @JustinTrudeau aujourd’hui. On a fait le point sur le déclin du français à Montréal et sur les moyens d’y remédier. On a aussi parlé des transferts en santé. Nous avons convenu de nous rencontrer à nouveau en décembre. #SommetDjerba2022 pic.twitter.com/ueRcavkUSm
— François Legault (@francoislegault) November 19, 2022
La loi québécoise visant à mieux protéger le français, la loi 96, était à l'honneur: M. Legault dit l'avoir vantée devant les chefs d'État, et l'avoir défendue en rencontre avec Justin Trudeau.
Il est important de noter que les médias qui accompagnaient M. Legault à Djerba ont été complètement tenus à l'écart, et n'ont eu aucun accès aux plénières ni aux rencontres.
En mêlée de presse samedi soir, M. Legault a affirmé s'être inquiété du recul du français à Montréal, et d'avoir convenu avec les autres dignitaires qu'il fallait notamment améliorer l'offre numérique en français.
«J'en ai parlé avec Emmanuel Macron de la France, avec la Suisse, la Belgique; [...] c'est important qu'ensemble, on développe du contenu qui va être attirant pour les jeunes», a-t-il déclaré.
J’ai eu le plaisir de discuter avec le président de la France, @EmmanuelMacron, au Sommet de la #Francophonie. Nous avons parlé du déclin du français au Québec, des moyens d’y remédier et de l’importance d’investir dans la culture en français. #SommetDjerba2022 #QuébecDjerba2022 pic.twitter.com/IkVI3esp0Q
— François Legault (@francoislegault) November 19, 2022
Mais les actions du Québec en matière de protection de la langue et d'immigration ont reçu mauvaise presse, particulièrement à Toronto et à New York, a-t-il souligné.
Selon lui, cette situation a le potentiel de nuire au développement des affaires à l'international, si bien qu'il évoque l'achat de publicités pour «rétablir les faits».
«Moi, je tiens à la réputation du Québec, a-t-il affirmé. On semble laisser entendre que la loi 96 réduit l'ouverture. (...) Aujourd'hui, avec les médias sociaux, avec la mondialisation, ça se rend partout.»
La veille, il avait dit aux journalistes ressentir le besoin d'«expliquer» sa loi 96 et ses politiques d'immigration, et de rappeler que le Québec était un endroit `accueillant'.
Par ailleurs, Québec est loin de démontrer le même niveau d'inquiétude qu'Ottawa face à la situation politique en Tunisie, qui s'éloigne de plus en plus de la démocratie.
M. Legault devait rencontrer samedi le président tunisien Kaïs Saïed, alors que du côté de Justin Trudeau, on indiquait clairement qu'il n'était pas question de tenir une rencontre bilatérale.
Le Canada ne veut pas «légitimer» ou donner trop d'importance au président Saïed, parce qu'il est préoccupé par son régime à un mois des élections législatives, selon une source près du gouvernement fédéral.
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Ottawa a manœuvré en coulisses pour tenter de repousser à nouveau ce 18e Sommet de la Francophonie. M. Saïed a semblé y faire allusion dans son discours d'ouverture.
«Il a été question à des moments difficiles, pour des raisons multiples, d'organiser ce sommet à distance par vidéoconférence, voir même pour certains de l'annuler pour l'organiser ailleurs.»
«Mais notre volonté inébranlable, avec l'appui de nos amis, a fini par l'emporter», s'est-il félicité.
La rencontre Legault-Saïed a finalement été remise à dimanche, les travaux s'étant prolongés jusqu'à tard samedi soir. Dimanche, le premier ministre Legault devrait également intervenir au Forum économique francophone.