Début du contenu principal.
Parrot, médaillé d'argent des Jeux olympiques de 2018, a obtenu la victoire grâce à sa deuxième descente, qui lui a valu 90,96 points.
Le 7 février 2019, Maxence Parrot était alité, luttant contre un lymphome de Hodgkin. Trois ans plus tard jour pour jour, le planchiste de Bromont a remporté lundi la médaille d'or du slopestyle aux Jeux de Pékin, la première du Canada à ces Olympiques.
«Je devais faire 12 traitements de chimiothérapie en six mois. Je n'avais plus de cardio, de muscles, d'énergie. C'était mon pire cauchemar, s'est-il rappelé au pied de la piste du Parc de neige de Genting, à Zhangjiakou. D'être ici, trois ans plus tard, aux Jeux olympiques pour une troisième fois, sur le podium pour une deuxième fois, avec une médaille d'or pour la première fois, ça veut dire beaucoup.»
«C'est la preuve que n'importe quoi est possible dans la vie. Depuis mon cancer, je n'ai pas pris de journée de congé. J'ai travaillé tellement fort. De voir le fruit de tout ça aujourd'hui ça veut tellement dire beaucoup pour moi.»
Sean Kilpatrick - La Presse canadienne
Parrot, médaillée d'argent à Pyeongchang, était accompagné sur le podium de son compatriote Mark McMorris, vainqueur d'une médaille de bronze pour les troisièmes JO d'affilée. Le jeune Chinois de 17 ans Yiming Su s'est inséré entre les deux pour gagner l'argent.
«Je suis vraiment fier de moi. Fier de ma descente, a ajouté Parrot. Je n'ai jamais fait une aussi bonne descente de toute ma carrière, aussi difficile que ça et aussi parfaite. Sur les six modules, cinq étaient vraiment exigeants pour moi. Je ne suis pas allé avec une descente facile du tout. Ç'aurait pu aller mal sur chaque module et j'ai réussi à les avoir à la perfection. D'atterrir cette descente et de gagner l'or, ça signifie beaucoup pour moi.»
«Après les derniers Jeux, où j'ai gagné l'argent, j'ai dit à tout le monde que je voulais l'or, que c'était cela qui manquait à ma carrière. Je me suis quand même mis beaucoup de pression avec ça. D'être capable de livrer cette descente aujourd'hui, c'est un gros: "Yes!".»
Parrot dit ne jamais avoir pensé qu'il ne pourrait reprendre une vie normale quand il a commencé ses traitements de chimio.
Sean Kilpatrick - La Presse canadienne
«J'ai jamais pensé (que je ne pourrais plus vivre la vie que je vis), parce que je n'ai jamais voulu laisser une chance au cancer. Pour moi, ce n'était pas une option. C'est certain que pendant mes traitements, c'était parfois dur de me rendre au lendemain, alors c'est clair que je ne pensais pas aux Olympiques du tout! Ce qui me gardait motivé, c'était mon rêve de retourner sur ma planche, de retrouver ma passion.»
Qualifié dès l'an dernier pour les Jeux, Parrot a pris un pari un peu fou en ne disputant aucune compétition cette saison.
«Ma stratégie aurait pu ne pas fonctionner. Dans la vie, il ne faut pas toujours aller avec ce que tout le monde fait. Chaque année, je fais de 10 à 15 compétitions. Tu n'as pas le temps d'apprendre de nouvelles choses avec autant de compétitions, il faut toujours être dans la performance. En ayant eu la chance d'être qualifié en début de 2021, je n'avais pas à faire aucune compétition. Ça me donnait l'opportunité de m'entraîner plus, c'est ce que j'ai décidé de faire. La médaille d'or olympique, c'est tout ce qui me manquait et je suis allé le tout pour le tout. Je pense qu'on a la preuve que ç'a bien fonctionné.»
Consultez notre section sur les JO pour toutes les nouvelles
Le planchiste de 27 ans occupait le troisième rang après la première descente. C'est avec son deuxième tour de piste, spectaculaire de bout en bout, qu'il a obtenu 90,96 points, le plus haut pointage des deux jours de compétition.
«C'était la même descente, mais j'ai nettoyé toutes les petites erreurs techniques», a-t-il expliqué en conférence de presse.
Il n'a pas tenté d'améliorer son sort lors du troisième tour.
C'est également avec sa deuxième descente que Su s'est hissé en deuxième place, avec 88,70 points, au grand plaisir des quelques spectateurs et nombreux journalistes chinois sur place.
McMorris a tout donné lors de sa troisième descente, mais ses 88,53 points ne lui ont pas permis de changer la couleur de ses médailles acquises aux deux derniers JO.
«Je pensais bien que ç'allait me propulser au premier ou au deuxième rang, mais les juges en ont décidé autrement, a dit le Saskatchewanais. Je pense que nos descentes étaient similaires, mais je veux les revoir avant de me prononcer davantage.»
Troisième Canadien en finale, Sébastien Toutant a éprouvé des ennuis dans ses trois descentes et n'a pas été en mesure de faire mieux qu'une neuvième place, acquise avec 54,00 points lors du dernier tour.
Cette descente était très prometteuse et s'il avait pu atterrir son dernier saut, il aurait pu rejoindre ses deux coéquipiers sur le podium.
«On ne le saura jamais, mais les pointages que j'ai vus pour les modules, ça s'enlignait pour un bon score», a dit le médaillé d'argent des derniers Mondiaux, sourire aux lèvres malgré tout.
«C'est certain que je suis déçu de ma performance. On dirait que chaque Olympiques, il se passe quelque chose qui fait que je ne suis pas capable de compléter une descente en finale. Ce sont des choses qui arrivent. Les compétitions en snowboard, le niveau est tellement haut que tu y vas pour la plus grosse descente possible. Des fois, ça fonctionne; des fois, non. (...) Mais c'est pas grave, j'adore le snowboard quand même!»
L'Américain Redmond Gerard, médaillé d'or des Jeux de Pyeongchang, en 2018, a terminé au pied du podium. Sa première descente l'a placé en tête, mais il a été incapable de battre ce résultat.
Tout ce groupe portera maintenant son attention sur le grand saut, disputé les 14 et 15 février au tremplin de Shougang, en banlieue de Pékin. Toutant est le champion olympique en titre.