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«Maintenant! Maintenant!» Les manifestants exigent que le premier ministre Benyamin Nétanyahou conclue un cessez-le-feu.
Des dizaines de milliers d’Israéliens en deuil et en colère sont descendus dimanche soir dans les rues après la découverte de six autres otages morts à Gaza, scandant «Maintenant! Maintenant!» et exigeant que le premier ministre Benyamin Nétanyahou conclue un cessez-le-feu avec le Hamas pour rapatrier les derniers captifs.
Cette manifestation semble être la plus importante de ce type depuis le début de la guerre, le 7 octobre. Les manifestants ont déclaré qu’elle pourrait marquer un tournant, bien que le pays soit profondément divisé.
Le plus grand syndicat israélien, la Histadrout, a encore fait pression sur le gouvernement en appelant à une grève générale lundi, la première depuis l’attaque du Hamas du 7 octobre qui a déclenché la guerre. Elle vise à fermer ou à perturber des secteurs majeurs de l’économie, notamment les banques, les soins de santé et le principal aéroport du pays.
Les négociations sur un cessez-le-feu traînent depuis des mois. Beaucoup accusent M. Nétanyahou de ne pas être parvenu à un accord, auquel les sondages d’opinion montrent qu’une majorité d’Israéliens sont favorables.
Le premier ministre reçoit d'autre part un soutien important pour sa stratégie de «victoire totale» contre le Hamas, même si elle retarde un accord pour les otages.
Des milliers de personnes, dont certaines en pleurs, se sont rassemblées dimanche soir devant le bureau de M. Nétanyahou à Jérusalem. À Tel-Aviv, les proches des otages ont défilé avec des cercueils pour symboliser le bilan des victimes.
«Nous pensons vraiment que le gouvernement prend ces décisions pour sa propre protection et non pour la vie des otages, et nous devons leur dire: Stop!», a déclaré Shlomit Hacohen, un habitant de Tel-Aviv.
Trois des six otages retrouvés morts – dont un Israélo-Américain – devaient être libérés lors de la première phase d’une proposition de cessez-le-feu discutée en juillet, ce qui n’a fait qu'alimenter le sentiment de fureur et de frustration des manifestants.
«Rien n’est pire que de savoir qu’ils auraient pu être sauvés, a expliqué Dana Loutaly, parfois, il faut quelque chose d’aussi horrible pour secouer les gens et les faire descendre dans la rue». L’armée a déclaré que les six otages avaient été tués peu avant l’arrivée des forces israéliennes. «Quiconque assassine des otages ne veut pas d'accord», a déclaré M. Nétanyahou, accusant le groupe militant du Hamas d’être responsable de l’impasse des négociations.
L’un des otages était l’israélo-américain Hersh Goldberg-Polin, 23 ans, originaire de Berkeley, en Californie, qui a perdu une partie de son bras gauche à cause d’une grenade lors de l’attaque. En avril, une vidéo diffusée par le Hamas le montrait vivant, déclenchant de nouvelles manifestations en Israël.
L’armée a identifié les autres comme étant Ori Danino, 25 ans; Eden Yerushalmi, 24 ans; Almog Sarusi, 27 ans; Alexander Lobanov, 33 ans; et Carmel Gat, 40 ans.
Le ministère israélien de la Santé a affirmé que les autopsies avaient déterminé que les otages avaient été abattus à bout portant et étaient morts jeudi ou vendredi. L’armée a indiqué que les corps avaient été récupérés dans un tunnel de la ville de Rafah, dans le sud de Gaza, à environ un kilomètre de l’endroit où un autre otage avait été sauvé vivant la semaine dernière.
Le lieutenant-colonel Nadav Shoshani, porte-parole de l'armée, a déclaré que les forces israéliennes avaient retrouvé les corps à plusieurs dizaines de mètres sous terre alors que des «combats continuaient», mais qu'il n'y avait pas eu d'échange de tirs dans le tunnel lui-même. Il a ajouté qu'il ne faisait aucun doute que le Hamas les avait tués.
Le Hamas a proposé de libérer les otages en échange de la fin de la guerre, du retrait des forces israéliennes de Gaza et de la libération d'un grand nombre de prisonniers palestiniens, dont des cadres de haut rang.
Izzat al-Rishq, un haut responsable du Hamas, a déclaré que les otages seraient encore en vie si Israël avait accepté la proposition de cessez-le-feu soutenue par les États-Unis, que le Hamas a affirmé avoir acceptée en juillet.
Les funérailles ont commencé, avec encore plus d'indignation. Le corps de M. Sarusi a été enveloppé dans un drapeau israélien. «Tu as été abandonné sans cesse, jour après jour, heure après heure, pendant 331 jours, a pleuré sa mère, Nira. Toi et tant d'âmes belles et pures».