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Le premier ministre Justin Trudeau assure que les négociations progressent avec les États-Unis pour changer l'Entente sur les tiers pays sûrs, qui est au cœur des passages irréguliers à la frontière canado-américaine par le chemin Roxham. Mais il soutient que de simplement «fermer» ce point d'entrée non officiel ne freinerait en rien l'afflux de migrants.
«Si on fermait le chemin Roxham, les gens passeraient ailleurs. «Si on fermait le chemin Roxham, les gens passeraient ailleurs. On a une frontière énorme qu'on ne va pas commencer à armer ou mettre des clôtures dessus», a-t-il dit en point de presse jeudi.
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La veille, le premier ministre du Québec, François Legault, exhortait M. Trudeau de fermer ce passage de fortune situé en Montérégie.
Ce dernier a affirmé, jeudi en marge d'une rencontre bilatérale avec le premier ministre de la Lettonie, que l'interception des migrants irréguliers au chemin Roxham permet aux autorités canadiennes d'effectuer des vérifications de sécurité et de «s'assurer qu'ils ne soient pas perdus et illégaux à l'intérieur du Canada».
Le Canada renégocie depuis des mois l'Entente sur les tiers pays sûrs, qui le lie aux États-Unis depuis 2004. Cet accord fait en sorte qu'un réfugié potentiel se présentant à un poste frontalier officiel canadien et ayant d'abord foulé le sol américain peut être refoulé puisqu'il doit poursuivre sa demande d'asile dans le premier `lieu sûr' où il est arrivé.
Ainsi, des personnes souhaitant tout de même demander l'asile au Canada traversent la frontière canado-américaine par des passages de fortune, comme le chemin Roxham, en Montérégie. Une fois qu'ils sont déjà au Canada, leur demande d'asile peut être traitée.
Interrogé sur ce dossier jeudi, M. Trudeau a fait valoir que le Canada ne peut pas renoncer, du jour au lendemain, à ses obligations internationales en matière de réfugiés et de droit à l'asile.
«Je comprends que ça préoccupe bien des gens et ça amène à une certaine polémique pour certains partis politiques, mais la réalité c'est que nous sommes un pays où on suit des règles et où des gens qui arrivent ici en faisant des déclarations de demandeurs d'asile ont le droit d'avoir une analyse de leur dossier», a plaidé le premier ministre.
Les discussions avec les États-Unis pour revoir l'Entente sur les tiers pays sûrs «avancent bien», a-t-il dit, mais il a reconnu du même souffle que le sujet est délicat pour les Américains.
«Les États-Unis gèrent deux frontières extrêmement différentes et leurs préoccupations quant à une décision qu'ils pourraient prendre aura des conséquences très différentes par rapport au Canada que par rapport au Mexique», a expliqué M. Trudeau.
Selon ses dires, les États-Unis cherchent une forme d'«équivalence ou une approche raisonnable pour l'ensemble de leur territoire».