Économie

Seven & i : Couche-Tard anticipe une réponse «plus tôt que tard»

Publié

(Christinne Muschi | La Presse canadienne)

Les investisseurs devraient savoir plus tôt que tard si les tentatives d’Alimentation Couche-Tard en vue d’acquérir Seven & i Holdings mèneront à une transaction, a avancé le patron de la chaîne arborant un hibou rouge. 

L’entreprise lavalloise courtise l’entreprise japonaise derrière la chaîne 7-Eleven depuis près d’un an. Après de nombreux rebondissements, les deux parties ont finalement annoncé la signature d’une entente de confidentialité à la fin du mois d’avril. Il s’agit d’une étape importante dans un processus d’acquisition.  

Le président et chef de la direction de Couche-Tard, Alex Miller, a dit que les discussions entre les deux entreprises se poursuivaient, lors d’une conférence avec les analystes, jeudi.

«L’avantage de ça (des discussions), c’est que ça nous donne une plus grande clarté, à nous deux, à savoir si on va pouvoir réaliser une transaction, a répondu M. Miller. Je crois que l’échéance est plus courte que longue.»

Le PDG n’a pas voulu en dire davantage lorsqu’un analyste lui a demandé d’évaluer la probabilité d’une transaction.

Couche-Tard aurait toutefois d’autres options pour investir son capital, a laissé entendre la direction à un autre moment au cours de la téléconférence. 

La société avait d’ailleurs suspendu son programme de rachat d’actions afin d’avoir les liquidités disponibles pour une transaction. «Nous allons relancer le programme si les discussions avec Seven & i cessent», a dit le chef des finances de Couche-Tard, Filipe Da Silva.

En rachetant ses actions, une entreprise réduit le nombre de titres en circulation. Son bénéfice est ainsi moins dilué entre les différents actionnaires.

M. Miller a aussi indiqué que l’entreprise continue à chercher des cibles d’acquisitions. «Je dirais que l’activité n’est pas aussi forte au cours des dernières semaines que durant les derniers mois, mais nous demeurons actifs sur certaines choses et nous allons continuer à y porter attention, comme nous l’avons toujours fait.»

Même si les démarches de Couche-Tard ont fait couler beaucoup d’encre, le processus n’a pas détourné l’attention de la direction des opérations quotidiennes, a assuré le dirigeant. «Une très petite équipe participe à cet effort et la grande majorité de notre organisation est concentrée sur nos opérations.»

En attendant la conclusion de cette intrigue corporative, les investisseurs ont moins d’appétit pour l’action de Couche-Tard, selon l’analyste Michael Van Aelst, de Valeurs mobilières TD.

«Les investisseurs anticipent que Couche-Tard haussera la mise pour Seven & i, a-t-il écrit dans une note. Nous anticipons une offre ferme et finale dans les prochaines semaines.»

Son action est en baisse de 13 % depuis le début de l’année à la Bourse de Toronto. 

Des consommateurs américains moroses

L’incertitude économique continue de plomber les ventes de Couche-Tard aux États-Unis. Les ventes comparables des produits de dépanneurs ont décliné de 0,4 % au cours du quatrième trimestre clos le 27 avril. «Nos clients à faible et moyen revenu font attention à leur argent», a constaté M. Miller. 

Les ventes comparables de produits de dépanneurs reculent depuis sept trimestres consécutifs, a souligné l’analyste Martin Landry, de Stifel, dans une note. 

«Les dépanneurs perdent des parts de marché par rapport à d’autres types de magasins, selon nous, tandis que les consommateurs frugaux chassent les aubaines pour en obtenir le plus possible avec leur argent», a écrit M. Landry.

Les ventes comparables des dépanneurs ont affiché une meilleure performance au Canada et en Europe avec des augmentations de 3,5 % et de 3,4 %, respectivement. 

Couche-Tard a dévoilé des résultats inférieurs aux attentes des analystes, la veille après la fermeture des marchés, dans un contexte d’affaiblissement de la demande.

Le bénéfice net attribuable aux actionnaires a atteint 439,4 millions $ US, en baisse de 3 %, par rapport à 453,0 millions $ US à la même période l’an dernier. Le bénéfice ajusté dilué par action s’est établi à 0,46 $.

Les revenus, pour leur part, ont décliné de 7,5 % à 16,3 milliards $ US, comparativement à 17,6 milliards $ US à la même période l’an dernier. 

Avant la publication des résultats, les analystes anticipaient un bénéfice par action de 0,48 $ et des revenus de 16,9 milliards $ US, selon la firme de données financières Refinitiv.

Après avoir commencé la journée en légère baisse, l’action de Couche-Tard a terminé la séance en hausse de 0,09 $, ou 0,54 %, à 68,90 $ à la Bourse de Toronto. 

Stéphane Rolland

Stéphane Rolland

Journaliste