Les usagers des autobus de la Société de transport de l'Outaouais sont privés de transport en commun depuis lundi matin, après qu'un syndicat qui représente 52 membres eut déclenché une grève à durée indéterminée.
La section locale du Syndicat uni du transport — un syndicat international — représente des inspecteurs, des contremaîtres, des régulateurs et des formateurs. Il s'agit de gestionnaires de premier niveau; ce ne sont donc ni les chauffeurs d'autobus ni les employés d'entretien qui débraient.
La Société de transport de l'Outaouais (STO) a fait savoir qu'il y avait «interruption complète du service d'autobus» dès lundi, en conséquence.
Le transport adapté, qui est effectué par un sous-traitant, est toutefois maintenu, de même que le transport à la demande.
«Prévoyez dès maintenant des solutions alternatives pour vos déplacements tels que le covoiturage ou le transport actif. Le télétravail est également suggéré lorsqu'il est possible de le faire», a fait savoir la STO.
Il n'y a pas de services essentiels aux heures de pointe, comme ça avait été le cas à la Société de transport de Montréal, lors de la grève des employés d'entretien en juin et en septembre-octobre.
Le Conseil canadien des relations industrielles — le tribunal spécialisé sur les questions de travail pour les entreprises de juridiction fédérale — avait statué en 2017 que «le fait de maintenir, comme le souhaite l'employeur, les services de transport en commun dans leur intégralité aux heures de pointe, du lundi au vendredi, sans une preuve directe et convaincante que ce niveau de service répond aux exigences de l'article 87.4 du Code, rendrait inefficace le droit de grève en la présente instance».
Le CCRI aurait pu se prononcer de nouveau à ce sujet, plus récemment, mais cela n'a pas été fait dans l'échéancier prévu, a expliqué le président de la section locale du syndicat, Olivier Lachance.
La STO a demandé au syndicat d'accepter l’arbitrage «afin d’éviter la grève et de maintenir le service de transport en commun à Gatineau».
Mais M. Lachance affirme que le syndicat voulait avoir plus de temps pour soupeser le tout. «Il y a tellement de paramètres à évaluer et de choses à analyser et de se préparer avant d'accepter, juste comme ça, un arbitrage. On avait besoin de temps pour l'analyser. On est revenu en leur disant qu'on serait peut-être prêt à les rencontrer pour négocier certaines choses à référer à l'arbitrage, et d'autres non, et de voir les paramètres. Mais ils ne nous ont pas rencontrés.»
Les principaux points en litige sont les augmentations de salaire et la sécurité d'emploi, en termes de plancher d'emploi que le syndicat veut voir préservé.
«On est beaucoup moins payés que les autres sociétés de transport pour des jobs similaires», a affirmé M. Lachance.
