Début du contenu principal.
L’organisme Pause vous propose de relever le défi avec votre famille, le dimanche 28 mai.
Seriez-vous capable de passer 24 heures sans écran? L’organisme Pause vous propose de relever le défi avec votre famille, le dimanche 28 mai. L’événement vise à promouvoir les bienfaits de la déconnexion, mais aussi à sensibiliser sur l’impact des écrans sur la vision, particulièrement sur celle des jeunes.
Annie Gauthier participera aux 24 heures sans écran avec son conjoint et son fils. Celle qui est la directrice de l’organisme La Relance Nicolet-Bécancour, qui agit en prévention des dépendances, est préoccupée par l’utilisation abusive des écrans.
«Je pense que le fait d’avoir une action qui est régionale, provinciale, qui est médiatisée, donne la motivation nécessaire pour le faire. De savoir qu’il y a plein d’autres personnes en même temps qui font cette action-là peut devenir un motivateur autant pour moi, que pour mon enfant de 10 ans», affirme Mme Gauthier.
La Relance déploie des programmes de préventions concernant notamment l’utilisation des écrans dès la 5e année du primaire. Mais il faudrait agir encore plus tôt, selon Annie Gauthier. «On a vu quand même une augmentation significative (du temps d’écran) depuis la pandémie, donc c’est un sujet qu’on suit de près », évoque-t-elle.
Et même si Mme Gauthier est sensibilisée à cet enjeu, elle raconte qu’au quotidien, limiter le temps d’écran de son enfant représente un défi.
«Quand la fin de semaine arrive et qu’on est pris dans nos tâches ménagères, les commissions, les trucs qu’on n’a pas le temps de faire la semaine, c’est sûr que lui le réflexe qu’il a, comme il est enfant unique, c’est d’aller se brancher devant la télé», raconte-t-elle.
Sa famille ne sera pas la seule à participer au défi de Pause. L’an dernier, environ 5600 familles s’étaient inscrites à l’événement, comparativement à près de 3600 l’année précédente. L’organisation espère voir le nombre d’inscrits augmenter à nouveau pour la troisième mouture du défi familial.
«On sait que de vivre une expérience de déconnexion permet de prendre un pas de recul, et permet à la personne d’évaluer la place de la technologie dans sa vie», souligne Julie Mayer, coordonnatrice du volet familles de Pause.
L’organisme espère créer un mouvement provincial aussi rassembleur que le Défi 28 jours sans alcool de la Fondation Jean Lapointe. Pour Julie Mayer, le défi est loin de promouvoir «un mouvement anti techno», mais veut plutôt inciter la population à avoir une utilisation plus consciente des écrans.
Comment participer avec votre famille? Il suffit de s’inscrire sur le site web de Pause. Il est d’ailleurs permis de consulter son appareil électronique pour des raisons pratiques le 28 mai, comme pour utiliser son GPS, faire un appel ou effectuer un paiement, mais il n’est pas question d’employer votre cellulaire pour parcourir votre réseau social préféré.
Pour la première fois, l’Association des optométristes du Québec (AOQ) appuie le défi 24 heures sans écran.
Une trop grande utilisation des écrans peut entraîner de nombreux impacts négatifs sur la vue, comme de la sécheresse oculaire, de la fatigue visuelle, ou une vision trouble, mais également des problèmes plus importants, explique le président de l’AOQ, le Dr Guillaume Fortin.
«Il y a presque un consensus scientifique sur un lien qui est fait entre une surutilisation des écrans et une augmentation marquée de la myopie chez les jeunes dans les dernières années, souligne-t-il. C’est certain que les écrans y contribuent. Directement par la surutilisation de la vision de près, mais aussi indirectement par les écrans qui contribuent à sédentariser les jeunes. Les jeunes manquent d’exposition aux grands espaces, à la vision de loin. Ils manquent d’exposition aussi à la lumière du jour, qui a un impact positif sur l’œil pendant sa croissance.»
Les jeunes sont encore plus sensibles à une surutilisation des écrans que les adultes. «Pour la myopie, pour un adulte dont l'œil n’est plus en croissance, il n’y aura pas un impact là-dessus d’utiliser l’écran. Pour un jeune qui a un œil qui est en pleine croissance, donc plus modulable, façon de parler, on peut agir sur la croissance de l’œil en fonction de ce que l’on fait», explique Guillaume Fortin.
À quel temps d’écran devrait être exposé un enfant? C’est la grande question, évoque le Dr Fortin.
«La recommandation des comités gouvernementaux qui se sont penchés là-dessus avec plusieurs experts disait qu’avant deux ans, c’était aucun écran. Entre 2 et 5 ans, c’était une heure d’écran par jour ; 6 à 12 ans, deux heures ; 13 à 19 ans, pour l’instant il n’y a pas de durée précise», détaille-t-il.
Guillaume Fortin admet, en tant que père d’adolescentes, que ces normes sont difficiles à faire respecter à des jeunes.
Et que faire si vous passez de longues heures devant un ordinateur au bureau? Vous devriez prendre une pause de deux minutes chaque demi-heure afin d'observer dehors, par la fenêtre, dans le but de regarder de loin. Il est aussi bénéfique de cligner volontairement plusieurs fois des paupières pendant ce temps d'arrêt.
Le plus important, selon l’optométriste, c’est de diminuer son temps d’écran, que ce soit d’abord d’une ou deux heures de moins par jour. «C’est comme l’exercice, si on n'en fait pas du tout, commencer quelque part c’est bien», conclut Guillaume Fortin.