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L’année 2021 dans le monde du travail a été on ne peut plus mouvementée, étant marquée par des négociations éclatées dans le secteur public, une entente de dernière minute dans l’industrie de la construction et la grève dans les CPE.
Et c’est sans compter les répercussions de la rareté de main-d’œuvre dans bien des secteurs, qui ont poussé le gouvernement à élaborer ou peaufiner de nombreux programmes de formation ou de requalification.
À cause de cette rareté de main-d’œuvre, aussi, bien des commerces ont dû resserrer leurs heures d’ouverture et des employeurs ont dû se résoudre à hausser les salaires et à améliorer les conditions de travail.
Cette fois-ci, les négociations du secteur public se sont déroulées sans front commun intersyndical, rendant plus complexe le processus de négociation.
En fait, les négociations pour conclure les conventions 2020-2023 ont été si longues... qu’elles recommenceront bientôt pour renouveler les prochaines conventions collectives.
« On va arriver bientôt à deux ans de retard au 31 mars, ce qui fait que le cycle de négociation nous dit qu’on doit déposer nos demandes en octobre prochain. Donc, on recommence de notre côté la consultation auprès de nos membres à savoir quels sont les besoins », a confié en entrevue Robert Comeau, président de l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS).
C’est la FTQ qui a fini par régler la première, parmi les centrales syndicales, au mois de mai, créant ainsi le modèle, la voie à suivre pour les autres organisations syndicales.
« Le fameux psychodrame de la négociation du secteur public, il faudrait peut-être s’en sortir. On a un gouvernement qui voulait faire les choses différemment, mais il attend encore dans les derniers milles, les derniers jours pour en venir à des règlements », a déploré en entrevue Éric Gingras, président de la CSQ.
Une donnée qui fait réfléchir: bien que les infirmières avaient été jugées prioritaires par le gouvernement Legault, prêt, disait-il, à leur offrir davantage, ce sont elles qui ont voté le plus faiblement en faveur de leur entente de principe. Cette entente n’a été entérinée qu’à 54 % par les membres de la Fédération interprofessionnelle de la santé (FIQ).
Entente dans la construction
L’industrie de la construction a réservé une belle surprise en 2021, en renouvelant ses quatre ententes _ pour chaque sous-secteur d’activité _ avec l’Alliance syndicale. Et sans grève. Le tout concerne 190 000 travailleurs.
L’Alliance syndicale, qui regroupe les cinq grands syndicats reconnus dans l’industrie, détenait pourtant un mandat de grève, mais elle ne l’a pas exercé.
Des ententes sont intervenues et elles ont été entérinées en juillet.
Toutefois, un des principaux points en litige, le recours aux applications mobiles sur le téléphone personnel des travailleurs, pour enregistrer les heures de travail, notamment, n’a pas été réglé sur le fond. Le dossier a été confié à un comité, qui doit faire rapport d’ici mars prochain.
Les CPE ont été le théâtre d’une grève de quelques jours ou illimitée, selon le cas, des quatre organisations syndicales qui y représentent ces travailleuses, FSSS, FIPEQ, SQEES et Métallos.
Mais cette grève dans les Centres de la petite enfance a aussi engendré une lutte entre Québec et les syndicats pour s’attirer la sympathie du public. Rarement a-t-on vu une négociation se passer autant sur la place publique.
Québec est allé jusqu’à annoncer en conférence de presse le versement quasi-immédiat d’une augmentation de salaire partielle des éducatrices dans les CPE, alors que la négociation était encore en cours.
Les conventions collectives ont finalement été renouvelées, non sans que plusieurs jours de grève soient tenus, ce qui a causé bien des problèmes d’organisation aux parents.