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Plusieurs voix se sont jointes mardi à celle du rappeur anichinabé Samian, qui déplore la décision du Festival international de la chanson de Granby (FICG) de l’écarter de sa 54e édition.
«On exige que mon concert doit être 100% en français. Je prends donc le temps d’expliquer que mon dernier album est entièrement en Anishinabemowin. [...] Aussi, faites vos devoirs : connaissez qui vous choisissez d’inviter dans vos événements», peut-on lire dans une publication Facebook, lundi.
«Est-ce qu’encore, en 2022, les langues autochtones doivent être considérées comme des langues étrangères? Ces langues ancestrales d’ici n’ont rien de menaçant pour le français! J’en ai royalement marre de cette mentalité coloniale! Il est temps de changer ça au Québec! L’heure est pressante à la décolonisation», écrit-il.
De son côté, le FICG s’est excusé mardi de la tournure des événements. «Nous avons approché le représentant de Samian pour l’inviter à participer à la prochaine édition de l’événement [...], confirme-t-on dans un communiqué. Nous avons indiqué à son représentant notre ouverture pour qu’il puisse interpréter des chansons dans ses deux langues en tenant compte de la mission première du festival qui est de promouvoir la chanson francophone.»
Le FICG dit également vouloir poursuivre le dialogue avec Samian et son représentant au sujet de sa participation au festival.
De son côté, l'Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador a aussi dénoncé la situation. «La position de la FICG est le miroir de la position du gouvernement provincial de Québec qui impose avec son projet de loi 96, le français au détriment des langues premières des peuples autochtones. Un autre exemple d'une idéologie coloniale bien installée au Québec», explique Ghislain Picard, Chef de l'APNQL, dans un communiqué diffusé mardi.
Michèle Audette, sénatrice et conseillère principale à la réconciliation à l’Université Laval, a également réagi à la situation sur Twitter. «Nos riches langues ancestrales ne sont pas une menace pour le français. À l'inverse, l'imposition du français est une menace pour la survie de nos langues ancestrales en plus de créer une barrière systémique à la diplomation des élèves des Premières Nations et à limiter le rayonnement de nos artistes. », a-t-elle écrit.
Au moment d’écrire ces lignes, Samian n’avait pas donné suite aux demandes d’entrevue de Noovo Info.