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Combien devrait coûter un bal? Noovo Info a demandé à des élèves de secondaire 5 combien ils comptent dépenser.
«Moi, je veux vraiment que tout soit parfait pour cette journée-là.» Alycia, en cinquième secondaire, ne parle pas d’un mariage ni d’un départ vers un voyage transcendant à Bali… Elle parle de son bal des finissants.
Alors que la saison des bals bat son plein, Noovo Info s’est rendu à l’école secondaire Saint-Jean-Baptiste, à Longueuil, pour poser une question toute simple à des élèves de secondaire 5: combien coûte un bal aujourd’hui?
Les réponses varient: 200$, 300$, 500$, 950$… Certains paient de leur poche, d’autres reçoivent un coup de main familial. Une chose est sûre: à 15-16 ans, cette soirée est bien plus qu’une simple célébration, c’est un rite de passage. Et un vrai casse-tête financier pour certains.
«Je vois dans TikTok, les robes de filles de l’année passée, elles sont trop belles, et je vois le prix qu’elles ont payé. C’est quelques milliers de dollars parfois… Ça me fait sentir pauvre», confie Sofiia, avec un petit sourire en coin. Aucune gêne, juste un regard lucide sur la pression sociale qui entoure le bal de secondaire 5. Sa robe, elle l’a trouvée en friperie pour 17$. «Et elle est super belle», ajoute-t-elle en ne pouvant réprimer une petite danse de fierté.
Sofiia n’est pas la seule à chercher des stratégies pour réduire la facture totale de ce rituel de fin du secondaire. Alycia, par exemple, s’en remet à une proche: «C’est l’amie de ma mère qui va faire mes ongles, déjà, ça, ça enlève une dépense», explique-t-elle. Malgré tout, elle prévoit investir entre 900$ et 950$ pour les préparatifs, soit le double de ce qu’elle avait anticipé.
«De ce que j’ai entendu, les filles doivent préparer leurs cheveux, faire leurs ongles, se maquiller. Ça, c’est des achats en plus», souligne Eduardo, qui reconnaît le privilège de vivre ça en tant que gars. Lui va simplement emprunter un veston à son père. «En plus de ça, les robes, ça coûte souvent plus cher que les suits», reconnaît l’adolescent.
«C’est pas mes parents qui payent, c’est moi!» lance d’emblée Nathan. «Mon père m’a dit: “Tu travailles, tu payes tes trucs.”» raconte-t-il sans laisser poindre le moindre signe d’amertume face à la situation.
Jael, elle, ne comprend tout simplement pas comment c’est possible de débourser, à son âge, une somme aussi importante: «Même si je travaillais, je ne paierais jamais 500$ pour un bal. Je ne comprends pas que mes parents soient prêts à en mettre autant.»
En 2015, un sondage de Visa Canada estimait que les familles canadiennes dépensaient 508$, en moyenne, pour cet événement. Une somme qui représenterait au moins 657$ en dollars d’aujourd’hui, selon la Banque du Canada. Contactée par Noovo Info, Visa confirme que l’étude n’a pas été reconduite depuis.
Et sur le terrain? Les jeunes rencontrés estiment aujourd’hui le coût total entre 200$ et 900$, parfois plus. L’inflation, la montée des prix, les standards sociaux amplifiés par TikTok… Tout ça, ça fait monter la facture!
Le bal des finissants met nécessairement en lumière les écarts de moyens: les inégalités.
Même avec une robe à 17$, un tuxedo emprunté ou des ongles faits à la maison… la facture peut grimper vite: coiffure, maquillage, billets, souliers, photos, après-bal.
Pour certains, c’est un rêve réalisé. Pour d’autres, un casse-tête budgétaire à résoudre.
Vous souvenez-vous combien vous a coûté votre bal?