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Lors d’une réunion du comité, M. Rodriguez a affirmé que la CBC bénéficierait financièrement de l’adoption de la loi sur les nouvelles en ligne, également connue sous le nom de C-18.
Le ministre du Patrimoine canadien, Pablo Rodriguez, a laissé entendre que le projet de loi sur les nouvelles en ligne du gouvernement libéral pourrait aider le radiodiffuseur public national à devenir moins dépendant des revenus publicitaires.
M. Rodriguez a dit avoir commencé à revoir le mandat de Radio-Canada/CBC, y compris les moyens par lesquels le gouvernement peut fournir plus de fonds au radiodiffuseur public.
La lettre de mandat du ministre du Patrimoine canadien mentionne l'octroi d'«un financement supplémentaire pour que le diffuseur dépende moins de la publicité privée, le but étant d'éliminer la publicité pendant les nouvelles et autres émissions d'affaires publiques».
Ce serait similaire à la BBC, qui ne diffuse pas de publicités sur ses chaînes de télévision nationales au Royaume-Uni.
Lors d'une réunion du comité du patrimoine de la Chambre des communes lundi, M. Rodriguez a affirmé que la CBC bénéficierait financièrement de l'adoption de la loi sur les nouvelles en ligne, également connue sous le nom de C-18.
Le projet de loi, à l'étude au Sénat, obligerait les géants de la technologie à payer les entreprises de médias canadiennes pour partager leur contenu en ligne.
Le directeur parlementaire du budget a publié l'année dernière un rapport qui montre que les entreprises de presse devraient recevoir plus de 300 millions $ par an des plateformes numériques lorsque le projet de loi sur les nouvelles en ligne entrera en vigueur.
«CBC, comme d'autres institutions, bénéficiera éventuellement du C-18», a affirmé M. Rodriguez au comité du patrimoine de la Chambre des communes lundi.
Les radiodiffuseurs privés ont salué le projet de loi, car ils pensent qu'il créera des conditions plus équitables face aux géants de la technologie tels que Google et Meta. Ils ont perturbé l'industrie de la publicité et génèrent un montant disproportionné de revenus provenant des publicités par rapport aux médias traditionnels.
Le député néo-démocrate Peter Julian a suggéré que cela pourrait aider à détourner une partie de l'argent de la publicité en ligne actuellement dépensé pour Radio-Canada/CBC vers de plus petits médias.
«Je ne dirais pas nécessairement que c'est une évidence si (CBC) a un mandat renforcé et s'appuie moins sur la publicité, que cette publicité ira ensuite à ces petits acteurs médiatiques», a nuancé M. Julian en entrevue lundi.
«Je l'espère bien, mais je pense que le fait que C-18 soit en place pourrait bien signifier qu'il y a plus de ressources disponibles pour les petites entités journalistiques.»
Radio-Canada/CBC a engrangé près de 420 millions $ grâce aux publicités télévisées et en ligne en 2021-2022, selon le dernier rapport financier de la société d'État.
Lors des élections de 2021, les libéraux ont promis de fournir 400 millions $ sur quatre ans à Radio-Canada/CBC afin qu'elle dépende moins de la publicité privée. Le diffuseur avait précédemment déclaré que c'était le montant dont il aurait besoin pour passer à un modèle sans publicité.
Les néo-démocrates veulent voir un nouveau mandat de Radio-Canada/CBC `le plus rapidement possible' parce qu'ils estiment que le diffuseur fait l'objet d'attaques, notamment par le chef conservateur Pierre Poilievre.
«Il est important que le gouvernement fasse un pas en avant dans les mois à venir, a souligné M. Julian. Les Canadiens veulent voir une CBC renforcée qui ne peut venir que de cet examen.»
Le gouvernement libéral a déclaré vouloir mettre à jour le mandat de Radio-Canada/CBC afin de répondre aux besoins modernes des Canadiens.
Cela comprend protéger et promouvoir la langue française et la culture francophone ; accroître la production de nouvelles nationales, locales et régionales ; renforcer Radio-Canada International ; élargir la programmation autochtone ; et exporter des émissions de télévision et des films canadiens.
M. Rodriguez n'a pas précisé quand il compte terminer son examen du mandat de Radio-Canada/CBC.
«Nous prendrons le temps dont nous avons besoin pour le faire. C'est très important. Cela n'a pas été revu depuis longtemps», a dit M. Rodriguez aux journalistes après la réunion du comité lundi.
La position des conservateurs est de couper dans le financement annuel d'environ 1 milliard $ que reçoit CBC sans abolir le financement de Radio-Canada.
«De plus, nous vendrons le siège social de Radio-Canada et le convertirons en logements abordables dont les familles canadiennes pourront réellement profiter», a déclaré la porte-parole conservatrice du Patrimoine canadien, Rachael Thomas, dans un communiqué.
«Seul notre gouvernement conservateur de gros bon sens pourra ramener des médias neutres», a-t-elle ajouté.
C'est une position politique que M. Rodriguez a qualifiée de «triste» lors de sa comparution devant le comité. Il a dit que cela envoie un message «que les francophones hors Québec peuvent avoir accès à Radio-Canada, mais que les anglophones du Québec n'ont pas accès à CBC».
«Radio-Canada/CBC est une seule entité. Elle a le même président, le même conseil d'administration, les mêmes bureaux, les mêmes caméras sont utilisées, les mêmes microphones sont utilisés, les mêmes salles de montage sont utilisées et bien souvent le même journaliste», a martelé le ministre Rodriguez.
«Alors, quand arrêtez-vous de payer cette personne? Si le même journaliste pose une question en français, mais commence ensuite à poser une question en anglais, vous arrêtez de payer ce journaliste et dites "Non, nous n'allons pas vous soutenir?" Cela n'a aucun sens.»
Afin de protéger davantage l'institution, le gouvernement libéral a récemment enchâssé l'importance du diffuseur public dans son projet de loi de mise à jour de la loi sur les langues officielles, récemment adoptée à la Chambre et actuellement à l'étude au Sénat.
Le projet de loi décrit l'important travail que fait Radio-Canada/CBC pour préserver les deux langues officielles du Canada, un point que les conservateurs ont tenté de supprimer à l'étape de l'étude en comité.