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L'idée de François Legault est accueillie avec étonnement et scepticisme par les groupes d'opposition.
L'opposition accueille avec scepticisme, voire dérision, la proposition de François Legault de requalifier les travailleurs de l'industrie manufacturière pour aller construire des barrages d'Hydro-Québec dans le Nord.
Mardi, le premier ministre y voyait une solution pour réduire le chômage engendré par l'imposition de droits de douane par l'administration Trump.
«C'est un plan qui est sans queue ni tête», a tranché la députée libérale Madwa-Nika Cadet, en mêlée de presse mercredi matin au parlement.
«Ça démontre toute l'improvisation caquiste. J'ai été abasourdie de voir qu'il souhaitait envoyer des gens qui font des dessins industriels, des gens qui travaillent dans des milieux de pointe, par exemple dans nos zones d'innovation, en Estrie.»
Le député péquiste Pascal Paradis y a aussi vu une forme d'improvisation du gouvernement Legault et a réclamé un plan précis. Selon lui, on ne peut répondre aux menaces tarifaires à court terme des États-Unis avec ce genre de solution qui prend des années à mettre en place.
«On ne peut pas traiter les travailleurs comme des pions qu'on déplaçait sur un échiquier de manière aussi frivole», a plaidé le député Alexandre Leduc, de Québec solidaire (QS).
«Les travailleurs du Québec veulent garder leur job dans leur village, dans leur région.»
«On ne leur dira pas: 'tu vas aller à tel endroit'», a pour sa part précisé le ministre du Travail, Jean Boulet, en mêlée de presse.
La ministre de l'Économie et de l'Énergie, Christine Fréchette, a quant à elle soutenu que la proposition de son patron était une «voie d'avenir importante et intéressante».
Mardi, à la période de questions, M. Legault avait affirmé qu'«on va demander aux employés, par exemple du secteur manufacturier qui risquent de perdre leur emploi, de se requalifier pour aller travailler sur la construction de nouveaux barrages ou de rehaussement de barrages».
Le chef de l'opposition officielle, Marc Tanguay, avait alors cité la présidente de la Fédération des chambres de commerce du Québec qui, le 31 janvier, laissait entendre que ses membres souhaitaient garder leurs employés: «Les employeurs ont travaillé très, très fort pour attirer et retenir les travailleurs. Advenant qu'il y ait des mises à pied, on espérait pouvoir les garder et les former.»
C'est la preuve, selon M. Tanguay, que les «manufacturiers exportateurs, nos industries, nos entreprises veulent garder leurs employés».
Rappelons que pour réaliser son plan d'action 2035, Hydro-Québec prévoit mobiliser 35 000 travailleurs de la construction en moyenne par an d'ici à 2035.
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