Le CISSS de l'Abitibi-Témiscamingue, malgré une importante pénurie de main-d'oeuvre toujours active, est prêt à rouvrir certains services qui ont été fermés ou réduits cet été.
Déjà, l'urgence de Témiscaming-Kipawa est rouverte en totalité depuis vendredi dernier. Dans la MRC d'Abitibi, l'organisation annonce la réouverture graduelle des lits de réadaptation et d'hébergement.
En Abitibi-Ouest, cette semaine marquera le retour des services de prélèvements sanguins, de même que la réouverture des lits en soins palliatifs. À Rouyn-Noranda, les lits de réadaptation planifiée seront quant à eux à nouveau disponibles à compter du 4 octobre.
«On est bien content d'améliorer l'accès. Oui, notre pénurie se poursuit. On a besoin de main-d'oeuvre supplémentaire pour offrir tous nos services. Des agences privées nous ont rendus disponibles en beaucoup plus grand nombre des infirmières et d'autres types d'emploi pour pouvoir maintenir les services. On sait qu'à terme, dans quelques années, on souhaite ne plus avoir recours à cette main-d'oeuvre indépendante. Pour le moment, on est dépendant.», reconnait Caroline Roy, PDG du CISSS de l'Abitibi-Témiscamingue.
Le plan de contingence dans son ensemble n'est toutefois pas pour autant chose du passé. La fermeture des lits en pédiatrie et en soins intensifs en Abitibi-Ouest, mesure effective depuis 2021, est toujours en vigueur.
La situation demeure critique dans le réseau de la santé régional. Actuellement, le CISSS de l'Abitibi-Témiscamingue est à cours de 325 infirmières et infirmières auxiliaires.
En mars, soit à la fin de l'année financière en cours, le manque à gagner sera chiffré à 408 infirmières. La situation va s'exacerber dans cinq ans, avec 741 infirmières manquantes, alors que plus de 140 infirmières vont quitter le réseau chaque année, selon les prévisions.
Pour répondre à ce défi, le CISSS assure travailler sur différents projets d'attraction et de rétention. Des incitatifs sont notamment offerts. L'organisation estime également que la réorganisation des services peut aider à la rétention puisqu'elle a pour effet de diminuer la pression sur le personnel. Le CISSS compte également poursuivre son projet-pilote en autogestion des horaires dans les unités ouvertes 24/7 qui semble jusqu'ici porter fruit.
En parallèle, l'organisation a mis en place une équipe dédiée à l'attraction de main-d'oeuvre avec notamment un volet international. Jusqu'à présent, 150 employés ont été recrutés. D'ailleurs dans les prochains mois, pas moins de 80 infirmières sont attendues en provenance de l'Afrique. Des activités de recrutement se tiennent également en France.
Évidemment, la formation est également mise en avant-scène pour tenter de recruter davantage de ressource. Un diplôme d'études collégiales lancé en janvier dernier prendra fin en novembre.

