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Une Ukraine assiégée a décidé de consolider ses liens avec l'Occident lundi en postulant pour rejoindre l'Union européenne (UE), tandis que la première ronde de pourparlers Ukraine-Russie visant à mettre fin aux combats s'est conclue sans accord.
Une Ukraine assiégée a décidé de consolider ses liens avec l'Occident lundi en postulant pour rejoindre l'Union européenne (UE), tandis que la première ronde de pourparlers Ukraine-Russie visant à mettre fin aux combats s'est conclue sans accord, mais avec la promesse de poursuivre les discussions.
Le président ukrainien Volodymyr Zelenskyy a publié des photos de lui signant la candidature à l'UE, une décision largement symbolique qui pourrait prendre des années à se concrétiser et qui ne conviendra probablement pas au président russe Vladimir Poutine, ayant longtemps accusé l'Occident d'essayer d'attirer l'Ukraine dans son orbite.
De leur côté, des responsables russes et ukrainiens se sont rencontrés au cinquième jour de la guerre sous l'ombre des menaces nucléaires de Vladimir Poutine.
Les représentants se sont réunis autour d'une longue table avec le drapeau ukrainien bleu et jaune d'un côté et le drapeau tricolore russe de l'autre.
Mais alors que l'Ukraine envoyait son ministre de la Défense et d'autres hauts responsables, la délégation russe était dirigée par le conseiller du président Poutine pour la culture – un émissaire improbable pour mettre fin à la guerre et peut-être un signe du sérieux avec lequel Moscou considère les pourparlers.
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Un haut conseiller du président Zelenskyy, Mykhailo Podolyak, a déclaré que les discussions, qui se sont tenues près de la frontière entre l'Ukraine et le Bélarus, étaient axées sur un éventuel cessez-le-feu et qu'une autre rencontre pourrait avoir lieu «dans un avenir proche».
Un haut conseiller de M. Poutine et chef de la délégation russe, Vladimir Medinsky, a spécifié que les discussions avaient duré près de cinq heures et que les représentants «avaient trouvé certains points sur lesquels des positions communes pouvaient être envisagées». Il a ajouté qu'ils avaient convenu de continuer les discussions d'ici les prochains jours.
À la fin des pourparlers, plusieurs explosions ont pu être entendues à Kiev, mais aucun détail n'était encore connu.
Les troupes russes, qui attaquent l'Ukraine sur plusieurs fronts, avançaient lentement vers la capitale de 3 millions d'habitants et se trouvaient à environ 25 kilomètres du centre-ville, selon un haut responsable américain de la défense qui s'est exprimé sous couvert d'anonymat pour discuter des évaluations militaires.
Des messages destinés aux soldats russes qui avançaient sont apparus sur des panneaux d'affichage, des arrêts de bus et des panneaux de signalisation électroniques à travers Kiev. Certains ont utilisé des blasphèmes pour encourager les Russes à partir. D'autres ont fait appel à leur humanité.
«Soldat russe - Arrêtez ! Souvenez-vous de votre famille. Rentrez chez vous la conscience tranquille», pouvait-on lire.
Pendant ce temps, dans la deuxième plus grande ville d'Ukraine, Kharkiv, une vidéo sur les réseaux sociaux montrait des zones résidentielles bombardées, avec des immeubles de logements secoués par des explosions répétées et puissantes.
Les autorités de Kharkiv ont rapporté au moins sept décès et des dizaines de blessés. Elles ont précisé que les pertes pourraient être beaucoup plus élevées.
«Ils voulaient organiser une guerre éclair, mais cela a échoué. Ils ont alors agi de cette façon», a témoigné Valentin Petrovich, 83 ans, qui a décrit avoir observé les bombardements depuis son appartement du centre-ville.
L'armée russe a nié avoir pris pour cible des zones résidentielles, malgré de nombreuses preuves de bombardements de maisons, d'écoles et d'hôpitaux.
À Marioupol, où des Ukrainiens se défendaient avec l'énergie du désespoir, une équipe médicale tentait de raviver une fillette de six ans vêtue de pyjamas de licorne qui a été mortellement blessée par les bombardements russes.
Pendant les manœuvres, un médecin portant une combinaison médicale bleue et qui administrait de l'oxygène à la fillette a regardé directement dans une caméra de l'Associated Press qui capturait la scène.
«Montrez ça à Poutine, a-t-il dit avec colère. Les yeux de cette enfant, et les médecins qui pleurent.»
Leurs efforts ont été infructueux. La fillette reposait sur une civière, recouverte de son manteau ensanglanté.
Le bilan exact depuis le début du conflit est difficile à obtenir, mais le responsable onusien des droits de la personne a dit que 102 civils ont été tués et des centaines d'autres blessés — tout en prévenant que le bilan réel était probablement beaucoup plus élevé.
Le président ukrainien a annoncé qu'au moins 16 enfants ont perdu la vie.
Plus de 500 000 personnes ont fui le pays depuis le début de l'invasion, a dit lundi un autre responsable onusien, en plus des millions de personnes qui ont été chassées de chez elles.
Les 193 membres de l'Assemblée générale des Nations unies se sont rencontrés d'urgence lundi pour discuter de la crise ukrainienne.
Pour la deuxième journée consécutive, le Kremlin a brandi le spectre d'une guerre nucléaire, signalant que ses forces nucléaires terrestres, aériennes et maritimes avaient été mises en état d'alerte maximale à la suite de l'ordre du dirigeant russe ce week-end.
Pour beaucoup, l'alerte nucléaire élevée a ravivé les souvenirs de la crise des missiles cubains de 1962 et la crainte que l'Occident ne soit entraîné dans un conflit direct avec la Russie.
Cependant, un haut responsable américain de la défense, s'exprimant sous le couvert de l'anonymat, a déclaré que les États-Unis n'avaient pas encore constaté de changement appréciable dans la position nucléaire de la Russie.
Alors que les banques russes et d'autres institutions sont confrontées à des sanctions, la Banque centrale de Russie s'est empressée de consolider le rouble en train de couler, et Vladimir Poutine a signé un décret sur les devises étrangères afin de stabiliser le rouble.
Mais cela n'a guère calmé les craintes en Russie. À Moscou, les gens ont fait la queue pour retirer de l'argent alors que les sanctions menaçaient de faire grimper les prix et de réduire le niveau de vie de millions de Russes.
En plus des sanctions, les États-Unis et l'Allemagne ont annoncé l'envoi d'armes, dont des lance-missiles portables sol-air Stinger. L'Union européenne, qui a été fondée pour assurer la paix sur le continent après la Deuxième Guerre mondiale, fournira à l'Ukraine une aide létale pour la première fois de son histoire, notamment des munitions et des armes antichars. ol-air Stinger. L'Union européenne, qui a été fondée pour assurer la paix sur le continent après la Deuxième Guerre mondiale, fournira à l'Ukraine une aide létale pour la première fois de son histoire, notamment des munitions et des armes antichars.
Les ministres européens de la Défense devaient se rencontrer lundi pour discuter de la meilleure façon d'acheminer les armes promises à l'Ukraine. Reste maintenant à voir quel impact cela aura face à la puissante machine militaire russe.
Paraissant de plus en plus instable, M. Poutine a tracé un lien direct entre les sanctions infligées à son pays et sa décision de mobiliser les forces nucléaires russes.
Intensifiant sa rhétorique, il a accusé les États-Unis et leurs alliés d'être un «empire du mensonge».
L'armée russe a affirmé lundi avoir pleinement pris le contrôle de l'espace aérien ukrainien après avoir pilonné ses bases aériennes et des défenses antiaériennes. Des responsables américains ont dit dimanche que Moscou ne contrôle pas pleinement le ciel ukrainien.