Le portrait se précise un peu plus à Québec, à quelques jours d’un remaniement ministériel au sein du gouvernement Legault. Noovo Info a pu confirmer que Suzanne Roy et André Lamontagne ne reviendront pas au Conseil des ministres au terme des changements qui auront lieu mercredi.
«En juillet, j’informais François Legault que je ne solliciterais pas un autre mandat, que je me dirigeais vers la retraite. J’ai pris cette décision après une longue réflexion. C’est un privilège de vous représenter et un honneur d’être votre élue depuis près de 30 ans», a écrit la ministre de la Famille sur les réseaux sociaux. L'élue a confirmé par le fait même qu'elle demeurera en poste jusqu'en octobre 2026 et laisse entendre qu'elle ne sollicitera pas de nouveau mandat aux prochaines élections.
Avant d'être élue sous la bannière de la Coalition avenir Québec, en 2022, Suzanne Roy avait été mairesse de Sainte-Julie de 2005 à 2021. Elle a aussi effectué deux mandats comme présidente de l'Union des municipalités du Québec. En plus d'être ministre de la Famille, Mme Roy était aussi ministre responsable de la région de la Montérégie.
De son côté, le ministre de l'Agriculture, André Lamontagne, aurait aussi fait savoir qu'il ne se représentera pas au scrutin de l'an prochain.
M. Lamontagne a été élu pour la première fois en 2014 à titre de député caqiste de Johnson. Lorsque la CAQ forme pour la première fois le gouvernement en 2018, il est promu ministre de l'Agriculture. Il est reconduit dans ses fonctions après le scrutin de 2022 et aura donc été ministre de l'Agriculture jusqu'à mercredi, soit presque sept ans.
Cela libère deux places supplémentaires pour le nouveau cabinet que présentera mercredi après-midi François Legault, lui qui veut amener du sang neuf afin de relancer son gouvernement au plus bas dans les sondages.
La situation s'est corsée pour le premier ministre du Québec la semaine dernière après l'expulsion du député d’Abitibi-Est, Pierre Dufour, du caucus caquiste.
La décision de M. Legault d'écarter l'élu faisait suite au départ de la ministre Andrée Laforest, qui a annoncé qu’elle quittait la CAQ pour se lancer dans la course à la mairie de Saguenay. Il y aurait donc au moins trois postes de ministres à combler pour de nouveaux venus provenant du caucus de 84 élus caquistes.
La toute dernière enquête d'opinion dévoilée lundi par le magazine L'Actualité suggère que la CAQ encaisserait un score désastreux si des élections avaient lieu actuellement.
Elle terminerait quatrième, à 11 % des intentions de vote, soit derrière le Parti québécois (PQ), à 38 %, qui domine largement depuis plusieurs mois, suivi des libéraux à 27 %, puis les conservateurs qui atteignent désormais 15 %.
Le sondage Pallas Data/L'Actualité/Qc125 a été réalisé samedi dernier, 6 septembre, auprès de 1187 répondants, deux jours après le témoignage du premier ministre devant la commission Gallant.
Ce nouveau coup de sonde n'a rien pour rassurer le premier ministre, mais peut le conforter dans sa décision de donner un coup de barre énergique pour faire entrer de nouveaux visages au cabinet.
Le salut de la CAQ pourrait-il passer par un changement de garde à la tête du parti? Le fondateur de QC125 et collaborateur de Noovo Info, Philippe J. Fournier, n'est pas de cet avis, bien que l'exercice a été payant pour le Parti libéral du Canada (PLC), avec le troc Trudeau-Carney.
«Généralement, changer de chef à la dernière minute, ça ne fonctionne pas. Ça a fonctionné avec M. Carney, mais la CAQ présentement est en bien plus grande difficulté que le PLC. Il n'y a pas nécessairement de dauphin en attente», a-t-il relevé. M. Fournier ajoute que les «chiffres personnels» de François Legault n'ont pas encore été publiés, mais qu'ils figureraient parmi «les pires premiers ministres de l'histoire».
Avec de l'information d'Émile Bérubé-Lupien pour Noovo Info et de La Presse canadienne

