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C'est la mairesse Valérie Plante qui a changé d'avis en 10 jours sur le REM de l'Est de la Caisse de dépôt et torpillé le projet.
En commission parlementaire mardi matin, le président de la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ), Charles Émond, a ainsi laissé entendre qu'elle était ravie du projet il y a un mois, mais qu'elle l'avait ensuite rejeté. Le gouvernement ne sait même pas encore à qui il confiera le prochain projet.
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Le grand patron de la Caisse a comparu au lendemain d'une annonce importante du gouvernement Legault et de la Ville de Montréal.
Québec avait en effet confié à la CDPQ le projet de train de banlieue léger pour servir l'Est de Montréal, mais lundi, revirement, ils ont annoncé qu'ils lui retiraient le projet des mains pour en élaborer un autre.
«On ne sent pas de désaveu», a assuré Charles Émond.
Il a raconté qu'il avait rencontré la mairesse Plante il y a un mois, pour convenir que la Caisse allait s'occuper du volet transport du projet, tandis que la Ville allait s'occuper de l'aménagement.
«Elle était ravie de cette proposition, une dizaine de jours après, elle a appelé le gouvernement pour dire qu'elle voulait un autre projet. Le gouvernement m'a dit qu'il ne pensait pas que la Caisse allait embarquer. Ils nous en ont parlé, il (le gouvernement) m'a dit: ça met fin au REM de l'Est.»
Il a assuré que la Caisse ne souffrirait pas sur la scène internationale de l'abandon de ce projet.
Mais c'est encore «trop tôt pour déterminer» qui sera responsable du prochain projet, a dit le ministre des Finances, Eric Girard, témoignant à son tour.
«On revient à la conceptualisation du projet, on n'est pas à attribuer le contrat.»
M. Girard a en outre confirmé que le gouvernement aurait eu à verser une redevance à la Caisse pour lui garantir son rendement, autrement dit ses profits, sur le REM de l'Est, comme il le fait pour l'actuel REM de l'Ouest de l'île de Montréal qui est encore en construction, mais qui devrait entrer en fonction en partie en décembre.
«La Caisse a un rendement préférentiel de 8 % dans le REM de la phase 1 (en construction actuellement) et aurait eu un rendement préférentiel dans le REM de l'Est, mais il n'est pas dit que le projet (futur qui remplacera le REM de l'Est) sera fait plus rapidement ou au même coût», a-t-il dit.
Il pourrait coûter moins cher, car le tronçon centre-ville du REM de l'Est a été abandonné dans le futur projet. «Comme il était dans une densité plus importante, il était plus dispendieux», a-t-il résumé.
M. Émond a en outre confirmé que le gouvernement allait rembourser 100 millions $ dépensés en études par CDPQ pour planifier le REM de l'Est, comme l'avait rapporté La Presse.
«On va rembourser le fait que le gouvernement s'est trompé pendant quatre ans» en confiant le mandat du REM de l'Est à la Caisse, a résumé le député péquiste Martin Ouellet en commission parlementaire.
«Pour Monsieur et Madame-tout-le-monde: mon impôt va servir à compenser la Caisse, expliquez ça aux Québécois», a-t-il lancé au ministre Girard, qui a justifié ce dédommagement versé à la Caisse en précisant que le gouvernement allait pouvoir récupérer ces études.
Le REM de l'Est devait comporter une ligne qui allait de la station Robert-Bourassa, au centre-ville, jusqu'à Pointe-aux-Trembles, assortie d'une antenne qui monte vers le Nord jusqu'au cégep Marie-Victorin. La partie centre-ville a été abandonnée.
Le chantier était fortement contesté dans plusieurs quartiers de l'est notamment parce qu'il s'agirait d'un train en hauteur, sur pilotis.