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Les Québécois qui entreposent une montagne de canettes et de bouteilles consignées pourraient tirer un léger profit de la réforme prochaine de la consigne, à condition d’user d’un peu de stratégie.
Dès le 1er novembre, la consigne pour la vaste majorité des contenants déjà couverts par le programme passera à 10 sous l’unité. Dans le cas des canettes de bière et de boisson gazeuse de moins de 450 ml, par exemple, c’est donc dire que le montant de la consigne doublera, après avoir été fixé à 5 sous l’unité, il y a près de 40 ans. Idem pour les bouteilles de boissons gazeuses en plastique de 100 ml à 2 litres. Il s’agit de la première phase de modernisation de la consigne déployée par l’Association québécoise de contenants de boissons (AQRCB) dont les détails ont été dévoilés jeudi.
La consigne sera remboursée à ce montant pour tous les contenants rapportés à partir du 1er novembre, peu importe le montant de consigne payé par le consommateur au moment de l’achat.
C’est donc dire que les canettes consignées à 5 sous que vous avez déjà à la maison vous rapporteront un profit net de 5 sous chacune, à condition de les garder précieusement jusqu’au 1er novembre.
Denrée rare, les bouteilles de boissons gazeuses en verre de 500 ml et plus, elles aussi consignées à 5 sous jusqu’à présent, passeront à 25 sous l’unité. Un profit de 400% pour le valoriste patient.
Attention toutefois, les amateurs de grosses bières – les canettes d’aluminium de 450 ml et plus – qui procrastinent le retour de leurs canettes pourraient perdre au change. Alors que la consigne pour ces contenants était fixée à 20 sous, elle baissera elle aussi à 10 sous «pour des raisons d’uniformisation», explique l’AQRBC.
L’association prévoit une période de grâce de 15 jours au cours de laquelle les consommateurs pourront recevoir le remboursement complet de 20 sous, mais recommande à la population de ramener ses contenants avant le 1er novembre pour éviter les tracas.
Si un tri judicieux de votre collection de canettes et de bouteilles pourrait vous permettre de gagner quelques dollars, la meilleure façon de maximiser le système de consigne est d’éviter de jeter de l’argent au bac de recyclage – ou pire, à la poubelle.
Selon les données de Recyc-Québec, le taux de récupération pour les contenants consignés était d’à peine 60% pour les boissons gazeuses et 72% pour la bière en 2021.
En modernisant la consigne, le gouvernement du Québec s’est donné pour objectif d’atteindre un taux de récupération globale des contenants consignés de 80% d’ici 2028.
«Le montant de la consigne représente un incitatif financier non négligeable en vue d'encourager les citoyens à retourner davantage de contenants de boisson dans le système de consigne et à leur donner une seconde vie», a expliqué Normand Bisson, président-directeur général de l'AQRCB.
On calcule que le volume de contenants de boisson visés par la consigne augmentera ainsi de plus de 300 millions d'unités annuellement.
On indique par ailleurs que tous les détaillants vendant des boissons consignées et dont la superficie de vente excède 375 m2 (ou 4 036 pi2) seront dans l'obligation de reprendre les contenants de boissons consignés au 1er novembre.
Pour l'instant, les machines de consignes ne seront pas remplacées chez les détaillants, a indiqué l'AQRCB. L'organisation travaille actuellement avec les fournisseurs de machines pour que les codes barres à l'intérieur de ces équipements soient mis à jour, en prévision des nouvelles canettes qui seront consignées à partir du 1er novembre.
Le gouvernement du Québec avait annoncé son plan de consigne élargie en janvier 2020.
L'AQRCB appliquera le principe de responsabilité élargie des producteurs (REP), «selon lequel les entreprises qui mettent sur le marché des produits sont responsables de leur gestion en fin de vie». L'association a d'abord été créée, en octobre 2021, dans le but de représenter les entreprises dans l'élaboration des nouvelles mesures de consigne.
Avec Julien Denis, Noovo Info et La Presse canadienne