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La pénurie de main-d’œuvre change la donne: quatre employeurs sur cinq estiment désormais qu’il est avantageux d’embaucher un candidat qui ne possède pas d’expérience directement liée à l’emploi.
C'est du moins ce que révèle une enquête menée par le site Indeed, lundi. «La grande majorité des employeurs québécois interrogés (82,8 %) affirment qu’ils ne restreignent plus la recherche à l’expérience directe et sont ouverts à embaucher les candidats qui démontrent une volonté d’apprendre», indique-t-on.
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Ainsi, on envisage désormais l'embauche de personnes qui ne possèdent «pas de diplôme ou de certification liés» à un emploi spécifique et on mise sur le développement à l'interne pour la formation des candidat(e)s.
«Le manque de savoir-faire met l’accent sur le savoir-être», explique-t-on.
En ce sens, les employeurs vont privilégier un(e) candidat(e) qui possède des compétences telle une bonne communication ou avoir un bel esprit d’équipe pour identifier celles et ceux qui pourront être formés rapidement.
Au moins «73 % des répondants pensent que ce mode de recrutement offre l’occasion de pourvoir des postes dans les secteurs en pleine croissance», fait savoir l'étude. «En ce qui concerne les qualités de savoir-être, 53 % des employeurs québécois remarquent que les candidats actuels en ont davantage que ceux des 2-3 dernières années», ajoute-t-on.
Parmi les secteurs où il est le plus compliqué de pourvoir des postes: l'informatique, l'ingénierie ainsi que la gestion de projet.
Ce sont 26,8% des employeurs au Québec qui anticipent qu'il sera de plus en plus compliqué de dénicher des candidats ayant des compétences spécialisées au cours des 2 à 5 prochaines années.
«Nous sommes très honnêtement confrontés à l’un des marchés du travail les plus tendus que nous ayons jamais eus», a observé Michelle Slater, directrice chez Indeed. Lors d'une entrevue avec la Presse canadienne. «Il y a certainement une pénurie de main-d’œuvre.»
Le taux de chômage au Canada a reculé à 5,1 % en mai, a indiqué Statistique Canada plus tôt ce mois-ci.
Il s’agit du plus faible taux de chômage depuis au moins 1976, année où les données comparables ont commencé à être compilées.
Le resserrement du marché du travail est alimenté par une solide reprise pandémique et l’évolution démographique.
«Une population vieillissante et une économie en croissance rapide font en sorte que le bassin de travailleurs qualifiés disponibles est assez petit, a noté Mme Slater. Les employeurs doivent être beaucoup plus créatifs.»
L’enquête réalisée auprès des employeurs canadiens a été menée pour découvrir ce que les employeurs font de différent pour combler certaines des pénuries de main-d’œuvre, a-t-elle expliqué.
Les résultats sont positifs non seulement pour les jeunes qui sortent de l’école ou qui commencent leur premier emploi, mais aussi pour les travailleurs plus âgés qui changent de carrière, a-t-elle poursuivi. «Cela signifie que les personnes qui n’ont peut-être pas certaines compétences dans leur CV pourraient toujours avoir la possibilité d’obtenir l’emploi de leurs rêves.»
Les résultats s'appuient sur une enquête en ligne réalisée auprès de 1000 employeurs à travers le Canada. Ce sondage a été mené en mai par Censuswide pour le compte d'Indeed, un site web spécialisé dans les offres d'emploi.
L’organisme professionnel de l’industrie des sondages, le Conseil de recherche et d’intelligence marketing canadien, affirme que les sondages en ligne ne peuvent pas se voir attribuer une marge d’erreur, car ils n’échantillonnent pas la population au hasard.
Avec des informations de la Presse canadienne
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