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Ras-le-bol des pannes électriques en Estrie
«J'ai passé 22 heures dans un froid glacial, puisque je dépends totalement de l'électricité pour me chauffer.»
Des élus, des commerçants et des citoyens se mobilisent pour demander à Hydro Québec de réparer durablement et d'améliorer le réseau électrique dans les secteurs de Cookshire-Eaton, Westbury et East Angus.
Le problème dure depuis plus d'une dizaine d'années, assure le maire de Cookshire-Eaton, Mario Gendron.
«Le propriétaire du IGA avait une vieille génératrice qui ne fonctionnait pas toujours, ce qui créait un stress énorme. Avec tous les réfrigérateurs qu'il y a dans une épicerie, quand tu perds l'électricité pour cinq, six ou sept heures, ça représente des pertes énormes. Il dit que ça fait plus de dix ans qu'il soulève le problème et qu'Hydro Québec n'a jamais rien fait, c'est pour ça qu'il a interpellé la MRC.»
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Même son de cloche du côté des citoyens qui ont mis une pétition informelle en circulation pour presser les élus et Hydro-Québec de voir à la situation. Plus d'une centaine de signatures ont été récoltées à ce jour, et Mario Gendron appuie pleinement la démarche : «Les citoyens ont raison de se plaindre des pannes. J'ai comparé avec Hydro Sherbrooke qui a son propre réseau de distribution. Leur indice de pannes annuel n'est pas comparable avec le nôtre, mais ils ont mis beaucoup d'argent dans le contrôle de la végétation. Depuis un an, j'ai comptabilisé plus de 45 heures de pannes ici. C'est beaucoup trop.»
La citoyenne instigatrice de la pétition soulève les conséquences humaines des nombreuses interruptions de courant, notamment lors de la panne du 12 décembre qui a duré 22 heures.
«Personnellement, j'ai passé ces 22 heures dans un froid glacial, puisque je dépends totalement de l'électricité pour me chauffer. La totalité de ma nourriture doit être préparée avec mon poêle électrique, qui n'a pas non plus fonctionné pendant la panne. C'est donc dans le froid et la famine que plusieurs citoyens ont vécu cette crise.» Elle dénonce également la perte d'aliments congelés. Elle lance la pétition sous un pseudonyme, mais le maire ayant déjà pris action dans le dossier la reçoit avec solidarité.
À la MRC du Haut-Saint-François, depuis la mi-décembre, la question est abordée sérieusement.
«Le préfet a contacté la représentante d'Hydro-Québec qui lui a dit que c'était surtout dû à la végétation et aux équipements sur les circuits», dit Mario Gendron, et le préfet s'est adressé à moi pour valider les informations. «C'est que le maire de Cookshire-Eaton a travaillé dans le domaine pendant plusieurs années, donc son expertise est mise à profit dans le dossier.»
«Dans notre secteur, les circuits font de longues distances sans avoir d'équipement de protection ni de disjoncteurs. Si on a les équipements nécessaires sur la ligne, on peut mieux circonscrire la panne», explique le maire.
M. Gendron affirme qu'Hydro-Québec s'est engagée à régler le problème et qu'elle maintiendra la pression politique nécessaire avec la MRC pour s'assurer que le problème se règle une fois pour toutes.
«Ils nous ont dit que dans les prochains six mois, le problème serait réglé. Nous, on va faire un suivi en juillet pour voir s'ils ont mis l'argent nécessaire pour le contrôle de la végétation et s'ils ont mis des équipements de protection plus sophistiqués sur les circuits.»
Le maire n'hésite pas à reconnaitre qu'Hydro-Québec doit absolument tenir ses promesses : «C'est qu'ils n'ont pas investi pour les circuits dans le secteur. On nous a promis que les circuits seraient améliorés.»
Réponse d'Hydro Québec
Isabelle Lallier, porte-parole pour Hydro-Québec, a confirmé l'engagement de son organisation.
«Hydro-Québec a pris acte de la pétition transmise par les citoyens de Cookshire-Eaton. […] Hydro-Québec travaille toujours à rétablir le service d'électricité dans les meilleurs délais. Dans le cas ciblé par la pétition, nos équipes vont procéder à l'analyse des problématiques survenues sur le réseau alimentant Cookshire-Eaton et un plan directif sera mis en place si requis.»
Elle ajoute : «Des travaux sont prévus au tournant de 2022 pour la maîtrise de la végétation.»