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L’Américain a remplacé le cardinal québécois Marc Ouellet en 2023.
L'Américain Robert Francis Prevost, 69 ans, devenu jeudi Léon XIV, le premier pape originaire des États-Unis de l'Histoire, est un homme d'écoute et de synthèse, classé parmi les modérés, et connaissant autant le terrain que les rouages du Vatican.
Voici le portrait du nouveau pape Léon XIV, qui succède au pape François, décédé en avril dernier.
Pour les Québécois, il faut d’abord savoir également que Mgr Prevost a succédé au cardinal québécois Marc Ouellet en 2023 au poste stratégique de préfet du puissant dicastère des évêques, l'une des fonctions les plus importantes du gouvernement du Vatican.
Avant cette époque, le cardinal Ouellet a parfois été perçu comme un éventuel candidat à la papauté, mais il a été impliqué dans des allégations d'inconduite découlant de son mandat d'archevêque de Québec, ce qu'il a fermement démenti. Après que le Vatican a classé l'affaire contre lui sans motifs jugés suffisants, le cardinal a poursuivi son accusatrice devant un tribunal civil pour diffamation. Le cardinal Ouellet a nié les allégations d'inconduite sexuelle qui ont été formulées contre lui par une deuxième femme qui l'accusait d'avoir commis des gestes répréhensibles à son endroit.
Dans la foulée, le pape François a accepté la démission présentée par le cardinal Ouellet pour les postes de préfet du Dicastère pour les évêques et de président de la Commission pontificale pour l'Amérique latine en janvier 2023.
C’est là qu’est entré en jeu Robert Francis Prevost…
Un évêque «ne doit pas être un petit prince assis en son royaume, il doit être proche du peuple qu'il sert et marcher avec lui, souffrir avec lui», déclarait Mgr Prevost en 2024 au site internet officiel Vatican.
François appréciait particulièrement cet homme souvent qualifié de discret et réservé, et qui s'est immergé des années durant dans les «périphéries», ces territoires éloignés ou délaissés jusqu'ici par l'Église.
Natif de Chicago, Mgr Prevost a passé deux décennies au total au Pérou, où il a mené une oeuvre missionnaire et est devenu archevêque-évêque émérite de Chiclayo, dans le nord du pays.
Mais il a aussi la réputation, au sein de la Curie, le gouvernement du Vatican, d'être un modéré capable de concilier des points de vue divergents.
Les vaticanistes en avaient fait leur favori parmi les cardinaux américains en amont de l'élection, sur la base de son expérience du terrain, sa vision globale et sa capacité à naviguer au sein de la bureaucratie vaticane.
Le quotidien italien La Repubblica l'avait décrit comme «le moins américain des Américains» en raison de son ton modéré.
Sa connaissance profonde du droit canon l'a aussi rendu rassurant aux yeux des cardinaux conservateurs aspirant à une attention plus grande portée à la théologie.
Après la mort de François, il avait affirmé qu'il y avait «encore beaucoup à faire» au sein de l'Église.
«Nous ne pouvons pas nous arrêter, nous ne pouvons pas revenir en arrière. Nous devons voir ce que l'Esprit saint veut pour l'Église d'aujourd'hui et de demain, parce que le monde d'aujourd'hui, dans lequel vit l'Église, n'est pas le même que le monde d'il y a dix ou vingt ans», avait-il affirmé en avril.
«Le message est toujours le même (...) mais le moyen d'atteindre les gens d'aujourd'hui, les jeunes, les pauvres, les politiques, est différent», avait-il estimé.
Né le 14 septembre 1955, Mgr Prevost étudie au petit séminaire de l'ordre de Saint-Augustin, dans lequel il entre en 1977. Licencié en théologie, il détient aussi un diplôme en mathématiques.
Ordonné prêtre en 1982, il est, deux ans plus tard, envoyé comme missionnaire au Pérou, un pays où il restera de nombreuses années.
Il revient à Chicago en 1999 comme supérieur provincial des Augustins du Midwest, puis prieur général en 2001.
En 2014, le pape François le nomme administrateur apostolique du diocèse de Chiclayo, dans le nord du Pérou.
Mgr Prevost est nommé en 2023 en relève au cardinal Ouellet.