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Présentée par certains comme une «pilule du lendemain» pour certaines ITSS, à quoi sert la DoxyPEP?
La DoxyPEP gagne en popularité au sein de la communauté LGBTQ+ depuis quelques mois. Présenté par certains comme une «pilule du lendemain» pour certaines infections transmises sexuellement (ITSS), à quoi sert ce nouvel outil dans la lutte contre ces infections?
Il faut savoir que la DoxyPEP n’est pas un nouveau médicament, mais simplement un nouvel usage de la doxycycline, un antibiotique qui était déjà utilisé pour traiter la chlamydia, notamment. Le Centre américain de contrôle des infections (CDC) a récemment émis des lignes directrices pour l’usage de ce médicament en prophylaxie post-exposition (PPE ou PEP en anglais).
Concrètement, des patients se font prescrire le médicament à titre préventif après une relation sexuelle jugée à risque. On espère ainsi diminuer le risque de développer la chlamydia, la syphilis ou la gonorrhée, trois infections qui sont en forte hausse ces dernières années.
«Devant une explosion de telles ITSS, des chercheurs se sont mis à réfléchir: qu'est-ce qu'on pourrait faire? Ils sont arrivés avec le principe d'un antibiotique préventif», explique le Dr Réjean Thomas.
Le Dr Thomas, médecin et fondateur de la Clinique L’Actuel, qui œuvre en santé sexuelle, prescrit de la doxycycline en traitement post-exposition depuis environ un an à ses patients.
Pour l’instant, le traitement est recommandé aux hommes qui ont des relations sexuelles avec d’autres hommes et qui sont considérés à risque d’attraper une ITSS ou qui en ont contracté une dans la dernière année. C’est sur ce groupe qu’ont été effectuées la plupart des études à ce sujet.
«Chez les femmes, actuellement, il n'y a pas d'études qui ont démontré d'efficacité», explique Dr Thomas.
Selon une étude publiée dans le New England Journal of Medicine, la DoxyPEP réduirait de 88% les chances de contracter la chlamydia chez les hommes qui prennent la PrEP, un traitement préventif contre le VIH. Pour la ghonorrée, ce nombre chute à 55%.
Selon le Dr Thomas, la DoxyPEP est un outil intéressant en raison de son faible coût, du peu d’effets secondaires et de la facilité puisque seulement deux pilules sont nécessaires au traitement.
La DoxyPEP est donc une arme de plus pour la lutte contre les ITSS avec notamment le dépistage, le port du condom et la PrEP.
La chlamydia et la gonorrhée continuent d’être en tête de liste des ITSS chez les jeunes adultes. Selon le gouvernement du Canada, 104 426 cas de chlamydia ont été déclarés à travers le Canada en 2021.
À travers le monde, le nombre de cas a augmenté de plus d'un million pour atteindre un total de 8 millions, indique un rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Dans les Amériques, les nouveaux cas de syphilis chez les adultes de 15 à 49 ans ont augmenté de 30 % entre 2020 et 2022.
- Avec Béatrice Roy-Brunet, Noovo Info