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Québec solidaire (QS) va déposer un projet de loi dans les prochains jours pour que les Québécois connaissent les émissions de gaz à effet de serre (GES) des projets d'infrastructures du gouvernement.
Le député solidaire de Taschereau, Etienne Grandmont, est le porteur du dossier qu'il associe à un «test climat».
M. Grandmont a donné l'exemple du projet de troisième lien qui pourrait être soumis à ce test.
«On a pour 150 milliards $ d'investissement prévu dans le programme québécois des infrastructures du Québec. C'est énormément d'argent. Est-ce que cet argent va nous aider à réduire nos émissions de gaz à effet de serre au Québec ou si au contraire ça nous les fait augmenter?» a dit le député solidaire. Son initiative aurait pour but de répondre à cette question.
Le chef parlementaire de QS, Gabriel Nadeau-Dubois, a dit que ce projet de loi était une réplique au ministre de l'Économie, Pierre Fitzgibbon.
«On a vu le ministre Fitzgibbon dans les dernières semaines dire: "Les Québécois, il faut qu'ils changent leurs habitudes, il faut qu'ils changent leurs comportements". Je veux bien, mais la responsabilité du gouvernement, c'est de montrer l'exemple», a exposé M. Nadeau-Dubois.
Il y a deux semaines, M. Fitzgibbon a dit qu'il fallait deux fois moins de voitures sur les routes du Québec. En décembre dernier, le ministre caquiste avait prôné la sobriété énergétique, en évoquant l'idée que les Québécois pourraient devoir baisser le chauffage dans leur domicile ou encore démarrer leur lave-vaisselle durant la nuit. Rappelons que le gouvernement du Québec a pour objectif d'atteindre la carboneutralité d'ici 2050.
Tous les projets d'infrastructure du gouvernement devraient être soumis au `test climat' des solidaires, mais on comprend qu'il n'aura pas pour but de les bloquer. On parle davantage d'un objectif de transparence à QS.
«Le test climat qu'on propose va permettre aux Québécois de juger si le gouvernement pose des gestes en matière d'infrastructure qui vont dans le bon sens ou pas», a expliqué Etienne Grandmont.
Le ministre Fitzgibbon affirme qu'un mécanisme similaire à ce que propose QS existe déjà. «Quand on regarde l'aide financière qu'on donne chez Investissement Québec [...] dans les critères, il y a la productivité, la hausse des salaires et l'impact sur les GES. Donc on a déjà un filtre qu'on utilise. On peut toujours le raffiner, ce filtre-là, mais je pense qu'on fait déjà pas mal», a-t-il soutenu.
Même son de cloche du côté du ministre de l'Environnement, Benoit Charette, qui garde tout de même une ouverture face à l'initiative des solidaires.
«C'est essentiellement ce qu'on fait déjà. C'est ce qui nous a permis de refuser un certain nombre de projets par le passé. On peut penser à GNL Québec, par exemple, qui à travers la procédure environnementale ne se qualifiait pas et c'est un projet qui a tout simplement été abandonner. [...] Si dans le projet de loi, il y a des initiatives intéressantes, on sera intéressé à s'en inspirer très très certainement», a-t-il affirmé.
Québec solidaire a fait cette annonce mercredi matin, juste avant le début de son caucus présessionnel. Le parti de gauche veut imposer la lutte et l'adaptation aux changements climatiques à l'ordre du jour de la session parlementaire qui commence le 12 septembre.
La formation politique demande aussi que le gouvernement du Québec octroie une aide d'urgence au secteur agricole fortement touché par les événements météorologiques extrêmes de l'été.
La session parlementaire s'annonce mouvementée pour QS. Les militants doivent choisir la successeure de Manon Massé en tant que porte-parole féminine du parti. La course a commencé vendredi dernier et trois candidates briguent le poste: les députées Christine Labrie et Ruba Ghazal ainsi que l'ancienne élue Émilise Lessard-Therrien. Le vote aura lieu lors du congrès du parti en novembre.
Également, avec l'élection partielle dans Jean-Talon, QS espère ravir la circonscription à la Coalition avenir Québec. Lors de la dernière élection générale, le candidat solidaire Olivier Bolduc avait terminé deuxième avec 24 % des votes. Il tente sa chance de nouveau, mais la lutte sera difficile. Selon l'agrégateur de sondages Qc125, une course à deux se dessine entre le Parti québécois et la CAQ.