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Québec injecte de nouvelles sommes pour compenser les pertes subies par le milieu culturel à la suite des nouvelles fermetures des salles survenues juste avant les Fêtes, dans la foulée de la déferlante Omicron.
Québec injecte de nouvelles sommes pour compenser les pertes subies par le milieu culturel à la suite des nouvelles fermetures des salles survenues juste avant les Fêtes, dans la foulée de la déferlante Omicron.
La ministre de la Culture, Nathalie Roy, a annoncé jeudi un ajout de 58,5 millions $ aux fonds déjà octroyés depuis le début de la pandémie à la Société de développement des entreprises culturelles (SODEC) et au Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ). Cette somme vient porter à 830 millions $ les sommes consacrées au soutien du milieu culturel, l’un des plus touchés par l’urgence sanitaire depuis près de deux ans.
Mme Roy a fait valoir que l’annonce de la fermeture des salles le 20 décembre avait porté un dur coup à une industrie déjà affaiblie: «Il a fallu agir et trouver des solutions supplémentaires parce que c’était vraiment un creux important, de ne pas avoir de vie culturelle durant la période des Fêtes.»
En présentant ce nouveau plan, la ministre a soutenu qu’il ne sera plus question de revenir en arrière et de refermer les salles, à moins d’une situation inattendue et hors du commun. Selon elle, l’arrivée des vaccins et la capacité d’adaptation des gestionnaires de salles de spectacles ont changé la donne: «Il n’est pas question qu’on referme des lieux culturels. Ce n’est vraiment pas notre objectif ni notre but. Je suis au même endroit que le milieu culturel à cet égard parce qu’on a maintenant des solutions, des outils qu’on peut appliquer et je sais que le milieu culturel a été exemplaire, discipliné et sécuritaire.»
La part du lion, soit 38 millions $, ira à la SODEC pour maintenir le soutien de la production audiovisuelle, cinématographique et télévisuelle. Mme Roy a souligné qu’il y a tout de même eu un volume inédit de tournages en 2021, mais que le coût de ces tournages a bondi en raison des mesures sanitaires requises. De plus, «nous avons mis sur pied en juillet 2020 une mesure, une forme de garantie, pour nous assurer que nos producteurs puissent tourner parce qu’aucune compagnie d’assurance ne voulait assurer les montages financiers aux producteurs. Ils n’auraient rien eu, aucun tournage, si nous n’avions pas créé une mesure avec la SODEC pour garantir les tournages», a-t-elle expliqué.
Le Conseil des arts et des lettres recevra 12 millions $ pour prolonger la Mesure particulière à la diffusion de spectacles québécois. C’est ce programme qui a permis notamment de compenser les pertes à la billetterie jusqu’à la hauteur de 75 %, des sommes qui devaient ensuite être redistribuées notamment aux artistes et aux techniciens de scène privés de travail. Cette mesure est ainsi prolongée jusqu’à la fin du mois de mars, alors que les salles pourront être entièrement remplies à compter du 14 mars.
Le reste de l’argent ira au Fonds d’urgence pour les artistes et travailleurs culturels des arts de la scène, qui verse de l’argent directement aux artistes en difficulté et au programme d’aide à la relance culturelle de la SODEC. Ce dernier vient en aide aux salles de cinéma, aux distributeurs de films, aux festivals, aux producteurs de spectacles et aux salles de spectacles. C’est ce programme qui a permis, entre autres, la production, la captation et la diffusion de spectacles sur internet.
La ministre Roy a précisé qu’un plan de relance et de développement de la culture est en préparation, mais qu’il faudra attendre le budget du ministre Éric Girard qui en fixera les paramètres financiers.
Quant à l’éventuelle Loi sur le statut de l’artiste, promis depuis longtemps, Nathalie Roy affirme que le projet est avancé, mais qu’elle recherche un consensus et qu’il lui faut arrimer les travaux des ministères de la Culture, du Travail et de la Justice pour en venir à bout. Elle semble avoir l’espoir d’y parvenir avant la fin de la session parlementaire, en juin, à défaut de quoi ce projet de loi mourra au feuilleton et tout sera à recommencer après les prochaines élections.