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Sur tout le territoire sherbrookois, la Ville interdit d'afficher une enseigne d'opinion. À Stoke, cette catégorie d’affichage ne se trouve pas dans les types d'enseignes acceptées, ce qui signifie qu'elle n'est pas permise.
Des enseignes «d'opinion» installées sur des remorques peuvent être aperçues à différents endroits en Estrie depuis les dernières semaines — même si les règles d'affichage sur le territoire l’interdisent.
Deux enseignes pouvant s’associer au mouvement de la théorie du complot ont été vues sur des terrains vacants — l'une sur la King Est et l'autre sur la route 216 à Stoke. Celles-ci enfreignent le règlement des dispositions relatives à l'affichage, tant à Sherbrooke qu'à Stoke.
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L’affiche de Stoke montre les inscriptions suivantes : «Vous ne posséderez plus rien et vous serez heureux. […] Crédit social chinois “Canada”? Code QR — Identité numérique — Contrôle social». Ces bouts d’information semblent vouloir signifier que l’entité qui a créé ces grands titres associe le style de gestion du gouvernement canadien en ce qui a trait aux données personnelles de la population à celui de la Chine.
Sur tout le territoire sherbrookois, la Ville interdit d'afficher une enseigne d'opinion. À Stoke, cette catégorie d’affichage ne se trouve pas dans les types d'enseignes acceptées, ce qui signifie qu'elle n'est pas permise, a expliqué Anne Turcotte à Noovo Info. La directrice générale de la municipalité soutient également qu'aucun permis n'a été émis au propriétaire de la remorque.
Le conseil municipal stokois aurait d'ailleurs déjà reçu des plaintes de citoyens, et la DG a soutenu que le dossier a effectivement été pris en charge par la mairie.
Valérie Beauchamp, la coordonnatrice du Service de la planification et gestion du territoire de la Ville de Sherbrooke, a indiqué qu'elle n'avait pas été mise au courant de la présence de la remorque sur la rue King Est. Or, elle a affirmé qu'il ne s'agissait pas de la première fois que le Service a à intervenir à cet endroit pour la même enseigne.
Mme Beauchamp a par ailleurs ajouté qu'une lettre serait envoyée sur-le-champ au propriétaire du terrain des anciennes Serres et pépinières Gagnon dans l'Est de Sherbrooke. Impossible toutefois de savoir à qui appartiennent ces deux remorques, puisque celles-ci ne sont pas identifiées.
Or, si la remorque sur la rue King Est n'est pas déplacée d'ici 10 jours, c'est plutôt un constat d'infraction qui sera envoyé au propriétaire du terrain. Pour celle de Stoke, reste à voir si la municipalité exigera qu'elle soit elle aussi retirée.
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Crédit: Dominique Côté | Noovo Info
Sur le site de l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS), le chercheur François Desrochers décrit le crédit social comme «le résultat d’un vaste système de collecte de données de toutes sortes sur la population: historiques de paiement, dossiers criminels, habitudes de consommation, banales incivilités, types d’endroits et d’individus fréquentés, etc.»
Il ajoute par ailleurs que «ces informations sont collectées par les autorités de Pékin qui attribuent un score à chaque individu dans le but officiel d’augmenter la confiance générale au sein de la population, afin de faciliter le développement économique du pays.»
En effet, ce score permet aux citoyens d'obtenir des privilèges, comme le fait d'avoir droit à un prêt bancaire, d'envoyer ses enfants à une école bien réputée, et peut même réduire le temps d'attente d'un individu lorsqu'il requiert des services de l'État. À l'inverse, celui ou celle qui possède un score faible se verra plutôt puni, «comme être mis sur une liste noire pour plusieurs services, par exemple la possibilité de voyager en avion ou en train rapide», explique le chercheur.
Le régime aux allures totalitaires applique cette mesure depuis 2014, avec l’intention apparente de maintenir un contrôle sur la population chinoise.