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Des pompiers ont débuté un défi de taille dimanche : celui de parcourir à la course la distance qui sépare Montréal et Rivière-du-Loup. L’initiative vise à sensibiliser la population au don d’organes, et à amasser des fonds pour la cause.
Des pompiers ont débuté un défi de taille dimanche : celui de parcourir à la course la distance qui sépare Montréal et Rivière-du-Loup. L’initiative vise à sensibiliser la population au don d’organes, et à amasser des fonds pour la cause.
«L’accueil de la population était extraordinaire», lance Éric Bérubé, directeur du Service de sécurité incendie de Rivière-du-Loup, qui est derrière l’organisation de cette course.
M. Bérubé parcourt les 500 kilomètres qui séparent Montréal et Rivière-du-Loup avec trois collègues: Jean-Yves Dione, pompier de Chelsea, Samuel Lacroix, pompier de Laurier-Station, et Stéphane Goyette, chef aux opérations du Service de sécurité incendie de Montréal.
«Je cherchais une façon de soutenir la fondation du Dr Marsolais. Étant moi-même un coureur de fond, un moment donné, j’ai dit : pourquoi pas faire une course qui part de Laval et qui descend jusqu’à Rivière-du-Loup pour l’ouverture du 55 congrès de l’AGSICQ », explique M. Bérubé au bout du fil, lors d’une courte pause à Longueuil avant de reprendre sa course en direction de Saint-Hyacinthe.
Le groupe de coureurs a débuté son trajet dimanche à 8h30 à l’Hôpital Sacré-Cœur de Montréal, et il arrivera à Rivière-du-Loup samedi, pour l’ouverture officielle du congrès de L'Association des gestionnaires en sécurité incendie et civile du Québec (AGSICQ).
Les pompiers feront des arrêts dans plusieurs villes, incluant Drummondville, Plessisville, Québec et La Pocatière.
«Beaucoup de gens se sont joints à nous aussi pour courir, alors ça nous encourage, ça anime les discussions », évoque M. Bérubé, qui va notamment s’arrêter au Collège Saint-Bernard de Drummondville pour échanger avec des élèves sur la question du don d’organes.
L’AGSICQ soutenant déjà la fondation du Dr Marsolais, il était tout naturel pour M. Bérubé de s’associer à cette cause.
«Moi c’est une cause qui me tient particulièrement à cœur, parce que vous savez, lorsqu’une personne décède, c’est-à-dire qu’elle est dans un état de mort cérébrale, la famille qui vient de perdre un être cher et qui a fait le choix du don d’organe n’a pas nécessairement le soutien financier qui va avec», explique Éric Bérubé. La Mission du Dr Marsolais offre notamment du soutien aux familles des donneurs d’organes.
Les trois autres participants ont répondu rapidement à l’appel de M. Bérubé, lorsqu’il a publié un avis pour recruter des coureurs.
«Ce sont des gars pour qui cette cause-là tient vraiment à cœur, des gens, des fois, qui ont subi des interventions à titre de premiers répondants, explique Éric Bérubé. C’est plate à dire, mais en sauvant le corps de la personne qui est décédée, des fois, on permet de sauver huit autres vies (grâce) au don d’organes.»
«Le but que c’est que les gens parlent, que les gens sachent que le don d’organes a besoin d’être appuyé, vu, connu et discuté», affirme en entrevue le Dr Pierre Marsolais, intensiviste et fondateur de la fondation qui porte son nom.
La course offre une belle visibilité à sa fondation. «Vous savez la sensibilisation, on n’a pas juste besoin de la faire auprès des donneurs potentiels, il faut la faire aussi auprès des professionnels de la santé, parce qu’il y a aussi beaucoup de mythes et de perceptions qui sont erronées, même du côté des professionnels de la santé», évoque M. Marsolais.
Il indique que la population québécoise a maintenant l’habitude de signer son consentement au don d’organes au dos de sa carte d’assurance maladie. «Je suis là pour défendre les donneurs et le don», déclare-t-il.
«Avant qu’on prélève, ça prend plus de 80 heures. Donc, c’est trois jours d’hospitalisation de plus, qui sont lourds à porter, et c’est souffrant pour les familles. Mais si les familles se découragent et laissent tomber, bien le don n’a pas lieu. On n’a pas protégé le don lui-même», explique le Dr Marsolais. Sa fondation offre donc du soutien aux familles de donneurs notamment en matière de transport ou d’hébergement pour leur permettre d’être auprès de leur proche lors de ses derniers instants.
«On est sollicité, mais à mon goût, on n’est pas assez connu», souligne M. Marsolais, qui espère que sa fondation soit davantage connue du grand public, mais aussi des infirmières et des médecins, qui pourraient y référer des familles.
La contribution financière de la fondation est loin d’équivaloir à celle que font les donneurs d’organes pour la société, selon le médecin. «Ce qu’ils font pour la société n'est d’aucune mesure par rapport à ce qu’on peut faire pour eux. Vous savez, eux, ils sauvent des vies, puis même, ils sauvent des sous aussi», évoque le Dr Pierre Marsolais. Chaque rein qui est greffé, par exemple, retire un patient des traitements de dialyse, et fait économiser un million de dollars à l’État québécois.
Les quatre pompiers participants à la course seront accueillis à Rivière-du-Loup à 8h30 ce samedi.