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L'équipe de Québec solidaire (QS) demande au gouvernement de François Legault d'interdire les évictions de locataires liées à la conversion de logements en hébergement touristique de type Airbnb.
Le porte-parole de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, et le député d’Hochelaga-Maisonneuve, Alexandre Leduc, en ont fait la demande mercredi lors d’un point de presse.
« Jeter des gens à la rue pour faire des AirBnB alors qu’on vit la pire crise du logement au Québec en 20 ans, ça n'a pas d’allure. Pourtant, c’est ce qui se passe un peu partout à Montréal et c’est parfaitement légal.»
Dans un communiqué acheminé aux médias, Gabriel Nadeau-Dubois déplore que la loi actuelle au Québec permette à certains propriétaires «de mettre des gens dehors pour convertir leurs logements en Airbnb permanents pour des touristes.»
«Ça devrait être interdit, point final. Ça fait quatre mois que la CAQ dit qu’elle réfléchit, c’est le temps qu’elle passe à l’action », déclare Gabriel Nadeau-Dubois.
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Québec solidaire précise qu'une «simple modification au Code civil» permettrait de retirer la conversion en hébergement touristique comme motif d’éviction permis par la loi.
Le député d'Hochelaga-Maisonneuve, Alexandre Leduc, affirme que le phénomène des évictions a explosé dans Hochelaga au cours des dernières années et «il s’attaque à des gens qui gagnent souvent un revenu modeste.»
«Il faut que ça cesse. La CAQ doit revoir la loi rapidement pour protéger ces personnes », ajoute M. Leduc.
Annie Lapalme, organisatrice communautaire à Entraide logement et spécialiste des évictions, est du même avis.
«Ça fait 10 ans que je travaille dans les comités logement, et au cours des dernières années, il y a eu une croissance phénoménale des évictions de locataires. Les conséquences sont dramatiques, tant sur le quartier que sur la vie des individus touchés. Le gouvernement doit cesser de se cacher la tête dans le sable et agir dans les plus brefs délais », déclare Mme Lapalme.
Sylvain Roy et Jean-François Raymond, deux locataires victimes d’éviction en raison de la conversion prochaine de leur logement en hébergement touristique, étaient également présents aux côtés des députés solidaires lors du point de presse.
«Il est inadmissible qu’en 2023, des citoyens soient jetés à la rue comme des poubelles afin de permettre à des investisseurs sans vergogne de s’enrichir en vidant notre quartier de sa vitalité citoyenne.»
Sylvain Roy affirme pour savoir que ni lui ni ses voisins n'étaient au courant qu'il était possible de contester ce type d'éviction. Il affirme avoir reçu l'aide du comité de logement Ville-Marie afin de contester l'éviction devant le Tribunal administratif du logement (TAL).
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Voyez le reportage de Lili Mercure dans la vidéo.
Devant les cas d'éviction de plus en plus nombreux un peu partout au Québec, Québec solidaire a déjà proposé, le 21 février dernier, d'élargir la loi «Françoise David».
À l’heure actuelle, un propriétaire ne peut reprendre un logement ou en évincer un locataire de 70 ans ou plus qui y vit depuis plus de 10 ans. C’est la loi 492, surnommée la loi «Françoise David» par Québec solidaire (QS) en hommage à son ancienne co-porte-parole.
Cette règle est en vigueur depuis 2016, soit quand le projet de loi porté par Mme David a été adopté. Mais aujourd’hui, QS veut en faire encore plus en la matière.
Christine Labrie, responsable des Aînés chez QS, a déposé un projet de loi qui élargirait les critères aux personnes de 65 ans et plus qui vivent dans leur logement depuis au moins cinq ans, notamment. La députée de Sherbrooke dépose ce projet de loi dans un contexte de crise du logement «qui ne cesse de s’aggraver».
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