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«On doit être prêt.»
Les oppositions à Québec sont demeurées prudentes, mardi, au lendemain du sursis de 30 jours sur les tarifs accordé par le président Donald Trump sur les marchandises canadiennes. Elles ont toutefois fait leurs demandes au gouvernement Legault tant pour «diversifier» l'économie que pour «éviter d'être pris en otage» par l'occupant du bureau ovale.
Québec solidaire (QS) a émis quatre requêtes afin d’être moins dépendant du marché américain lors de cette période économique «incertaine». D’une part, QS estime que le gouvernement devrait cesser de supprimer des emplois dans les services publics, plafonner la hausse des prix des loyers, arrêter les contrats gouvernementaux avec la compagnie américaine Amazon et finalement mettre en place un plan de souveraineté économique.
«Face à la menace de Trump, on a besoin d’un gouvernement qui prend soin des gens et qui travaille pour l’avenir», a lancé la co-porte-parole de QS, Ruba Ghazal, lors d’un point de presse à l’Assemblée nationale. Elle a affirmé du même souffle que sa formation politique avait demandé un débat d’urgence dès aujourd’hui au Salon rouge. «Même s’il n’y a pas de tarif aujourd’hui, il y a une instabilité économique qui a un impact sur les gens», a-t-elle expliqué.
La demande de débat d'urgence a par ailleurs été acceptée par la présidente de l'Assemblée nationale, Nathalie Roy.
Un peu plus tôt, le chef du Parti québécois (PQ), Paul St-Pierre Plamondon, a prôné pour une meilleure diversification de l’économie du Québec et a demandé au gouvernement de François Legault d’organiser des missions commerciales à Londres, Paris, au Mexique, en Amérique latine et en Asie afin de se «sevrer» de notre dépendance économique face aux États-Unis.
«L’urgence n’est pas seulement de parler aux Américains, c’est surtout d’aller sur d’autres marchés pour diversifier nos échanges commerciaux», a souligné M. St-Pierre Plamondon en point de presse. L’objectif serait de mettre en place tout de suite des mesures qui «permettent aux PME de faire cette diversification, notamment la défiscalisation des exportations», a précisé le péquiste. «On a 1% de nos exportations avec la France, 1,6% avec le Royaume-Uni, alors que ça frôle le 70% avec les États-Unis. (...) Ça urge d'envoyer des missions de nos entreprises à l'étranger», a-t-il renchéri.
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Du côté du Parti libéral du Québec (PLQ), on estime que le sursis décrété par M. Trump lundi est le «premier domino d’une longue série» qui mènera inévitablement à une situation d’incertitude d’ici 30 jours.
«On doit être prêt», a martelé le chef par intérim de la formation libérale, Marc Tanguay, qui est convaincu que la situation ne reviendra pas de sitôt à la normale.
Le PLQ exige que le gouvernement prépare de l'aide économique et croit que François Legault et ses troupes ont assez de temps pour bien cibler qui en aura le plus besoin si les tarifs venaient à entrer en vigueur. On demande aussi à ce que le gouvernement assure la riposte aux Américains. Les libéraux souhaitent que l'argent des contre-tarifs éventuellement appliqués aux entreprises américaines serve d'aide aux entreprises d'ici.
M. Tanguay a aussi plaidé pour un renforcement du Québec économique. Il faut «accroitre la productivité, avoir un régime fiscal québécois plus performant, diminuer les fardeaux administratifs sur nos entreprises […] et diversifier nos exportations», a-t-il énuméré.
Le premier ministre François Legault a plaidé, lors d'une rare déclaration ministérielle au Salon rouge mardi, pour une diversification de l'économie québécoise et propose la création d'un «long chantier» afin de rendre l'économie du Québec moins dépendante des États-Unis.
Les États-Unis devaient imposer des tarifs sur les importations canadiennes à compter de mardi, mais le président Trump a annoncé un sursis de 30 jours lundi après-midi, après deux appels avec le premier ministre Justin Trudeau.
Avec de l'information de la Presse canadienne