Le procès de Carl Girouard, qui a attaqué plusieurs personnes dans le Vieux-Québec le soir de l'Halloween 2020, s'est poursuivi pour une quatrième journée au palais de justice de Québec.
Carl Girouard a admis avoir tué deux personnes et tenté d'en tuer cinq autres ce soir-là.
Le jury doit maintenant déterminer dans quel état mental il se trouvait au moment de ces crimes afin de juger s'il peut en être tenu responsable.
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Différents témoins ont été appelés à témoigner afin de décrire le comportement de Carl Girouard le soir des attaques dans le but d’aider le jury à rendre son verdict. Ils sont venus présenter toute la séquence des événements à partir de l’arrestation de Girouard, son passage à l’hôpital et de son arrivée au poste de police.
Plusieurs personnes sont intervenues auprès de lui lors de cette soirée. La policière qui l'a arrêté, l'ambulancier qui l'a évalué et amené à l'hôpital (en raison d’une possible hypothermie), un policier de l'identité judiciaire et qui a pris des photos de son corps et de ses vêtements lors de son arrivée à la détention au poste de police ont ainsi été appelés à témoigner.
Selon tous les témoins, l'accusé était calme et obéissant, que ce soit lors de son arrestation, dans l'ambulance, à l'hôpital puis au poste de police, dans sa cellule. Il n’a pas tenu de propos décousus ou incohérents et semblait en possession de ses moyens.
«Il semblait attendre les policiers»
L'agente de police Boulet a déclaré au tribunal que lorsqu'elle et son partenaire, Dany Gauthier, se sont approchés de Girouard, il semblait attendre l'arrivée des policiers. Les policiers lui ont dit de laisser tomber son sabre, et il a obéi, a déclaré l'agente Boulet, ajoutant que Girouard suivait toujours ses ordres alors qu'il était menotté.
Mme Boulet a déclaré que le suspect n'avait pas de pièce d'identité sur lui et a refusé de décliner son identité: il lui a plutôt dit de vérifier son véhicule Saturn noir 2006 garé près du Château Frontenac.
La policière a indiqué aux jurés qu'elle était avec Girouard pendant plusieurs heures après son arrestation, y compris à l'hôpital, où il avait été emmené par mesure de précaution. L'agente Boulet a déclaré qu'elle l'avait aussi escorté dans un centre de détention après son congé de l'hôpital.
Elle a indiqué aux jurés que selon les observations des policiers, le suspect était calme, qu'il s'était conformé aux ordres et ne tenait pas un discours décousu ou incohérent.
Un ambulancier et un enquêteur
Le jury a également entendu mercredi le témoignage de Pierre-Luc Laflamme, un ambulancier qui s'est occupé de Girouard tout de suite après son arrestation. L'ambulancier a lui aussi témoigné mercredi que le suspect était calme -alors qu'il ne s'y attendait pas, étant donné les circonstances. M. Laflamme a déclaré que Girouard répondait à ses questions, avant de s'arrêter subitement.
Les jurés ont aussi entendu mercredi le témoignage d'un enquêteur du Service de police de la Ville de Québec, qui a interrogé Girouard pendant plus de cinq heures.
Le lieutenant-détective David Gionet a déclaré aux jurés que l'accusé avait gardé le silence tout au long de l'interrogatoire, même si un contact visuel était établi et que le suspect semblait comprendre ce qu'on lui disait.
M. Gionet a indiqué qu'il n'avait jamais réussi à convaincre Girouard de répondre aux questions: le suspect n'a ouvert la bouche en sa présence que pour réclamer la présence de son avocat.
Le juge Richard Grenier, de la Cour supérieure, a déjà expliqué aux jurés que Girouard admettait les gestes posés, mais qu'il soutiendra qu'il n'était pas criminellement responsable au moment des faits parce qu'il souffrait d'un trouble mental.
Avec les informations de Laurence Royer, Noovo Info, et de la Presse canadienne.
