Ce n'est pas un secret, faire le plein coûte cher depuis longtemps au Québec. La province affiche régulièrement des prix parmi les plus élevés au Canada. Mais pour les conducteurs dont les véhicules ont besoin d'essence super ou premium, le coût financier est encore plus élevé.
Selon Statistique Canada, la différence de prix moyenne entre l'essence ordinaire et l'essence super s'est considérablement creusée au cours des deux dernières décennies. En 2005, l'essence super coûtait environ 5,3 cents de plus par litre. En 2015, l'écart était passé à un peu plus de 14 cents. Aujourd'hui, les automobilistes paient environ 26 cents de plus par litre pour l'essence super.
Ce texte est une traduction d'un article de CTV News.
L'essence super a toujours été plus chère que l'essence ordinaire. Mais pourquoi l'écart est-il aujourd'hui beaucoup plus important qu'auparavant ?
Selon le mécanicien Adriano Colafabio, l'un des facteurs clés est le nombre croissant de moteurs turbocompressés sur les routes.
«L'une des exigences d'un moteur turbocompressé est d'utiliser du carburant haut de gamme», explique-t-il.
Les moteurs turbo étant beaucoup plus courants dans les véhicules récents qu'il y a 20 ans, la demande en carburant haut de gamme a augmenté.
«Utiliser un carburant à indice d'octane inférieur peut entraîner un préallumage, ce qui n'est pas idéal pour les moteurs à compression élevée», ajoute M. Colafabio.
La politique gouvernementale joue également un rôle. Le gouvernement du Québec a modifié les normes relatives aux carburants, exigeant que l'essence ordinaire contienne jusqu'à 5 % d'éthanol en plus d'ici 2030.
Cela inquiète certains conducteurs qui craignent des problèmes de performance, ce qui les incite à passer à l'essence super, qui contient moins d'éthanol.
«Le véhicule fonctionnera. Cependant, ses performances maximales seront quelque peu réduites en raison de la forte teneur en éthanol autorisée dans notre carburant», explique Dan McTeague, président de Canadians for Affordable Energy.
Avec un nombre croissant de véhicules fonctionnant au carburant haut de gamme et d'autres qui s'y convertissent en raison des inquiétudes liées à l'éthanol, la demande continue d'augmenter, tout comme la différence de prix, ce qui signifie que l'écart croissant entre les prix de l'essence au Québec ne devrait pas se réduire de sitôt.
