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Prière dans les rues: tentative claire de diversion, selon Rodriguez

Le chef libéral a laissé entendre que le gouvernement caquiste devrait avoir d'autres priorités.

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Le ministre Rodriguez prend la parole lors d'une conférence de presse en avril 2022. (Sean Kilpatrick | La Presse Canadienne)

La volonté du gouvernement Legault d'interdire les prières collectives en pleine rue est une tentative claire de diversion, selon le Parti libéral du Québec (PLQ). 

Le chef du PLQ, Pablo Rodriguez, a affirmé mardi que le gouvernement de la Coalition avenir Québec (CAQ) essaie tout simplement de détourner l'attention des Québécois alors qu'il est incapable de solutionner les nombreux problèmes auxquels il est confronté.  

La semaine dernière, le ministre responsable de la Laïcité, Jean-François Roberge, a fait savoir qu'il allait déposer un projet de loi pour renforcer la laïcité, notamment en interdisant ce qu'on appelle les prières de rue. 

À l'origine de cette intervention: des musulmans qui prient chaque dimanche, Place d'Armes à Montréal, devant l'église Notre-Dame. 

M. Rodriguez a tourné en ridicule la priorité de M. Roberge en ajoutant que le gouvernement caquiste devrait s'attaquer à bien d'autres problèmes. 

«C'est une tentative claire de diversion», a-t-il déclaré à sa première mêlée de presse au parlement depuis son élection à la tête du PLQ.

«C'est sa priorité à lui, pour 'changer de poste', pour ne pas parler de SAAQclic, pour ne pas parler du déficit, pour ne pas parler de tous les problèmes qui sont vécus aujourd'hui dans la société québécoise. (...) Vous avez 14 milliards $ de déficit. Vous avez des hôpitaux qui tiennent avec de la broche. Vous avez une rentrée scolaire dans l'insécurité.»

Il a rappelé que la coprésidente du comité sur l'application de la loi sur la laïcité mis sur pied par le gouvernement, Christiane Pelchat, a elle-même laissé entendre que les prières collectives dans les rues ne représentaient pas un problème à Montréal.

Le rapport du comité déposé la semaine dernière ne recommandait d'ailleurs pas au gouvernement de légiférer pour interdire ce genre de pratique. Il préconise plutôt l'édiction de directives précises par les municipalités sur les manifestations religieuses dans l'espace public, notamment les prières.  

La laïcité a souvent été un enjeu délicat pour le PLQ, qui tente actuellement de renouer avec l'électorat francophone l'ayant largement délaissé au cours des dernières années. L'opposition libérale avait voté contre la loi sur la laïcité adoptée par le gouvernement caquiste en 2019. 

Patrice Bergeron

Patrice Bergeron

Journaliste