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«Tous les candidats dans cette pièce doivent dire aux femmes du Canada comment ils se positionnent. Les femmes au Canada méritent de savoir et, bien franchement, la réponse de M. Poilievre ne répond pas à ce test.»
Jean Charest a accusé Pierre Poilievre, mercredi soir au premier débat officiel de la course à la chefferie conservatrice, d'éviter de donner l'heure juste sur sa position quant à l'avortement.
C'est ainsi que l'ex-premier ministre du Québec a lancé la première attaque frontale contre le meneur de la course dans un débat au ton nettement moins acrimonieux que la joute oratoire officieuse de la semaine dernière.
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Le modérateur du débat en anglais, qui se déroulait à Edmonton, venait d'inviter les six candidats à indiquer ce qu'ils pensent d'une éventuelle législation sur le droit à l'avortement.
M. Charest, qui a répondu que «la situation que nous avons en ce moment est ce que nous devrions maintenir», a exprimé son insatisfaction face à la réponse de M. Poilievre.
«Tous les candidats dans cette pièce doivent dire aux femmes du Canada comment ils se positionnent, s'ils sont pro-[choix] ou anti. Les femmes au Canada méritent de savoir [...] et, bien franchement, la réponse de M. Poilievre ne répond pas à ce test», a-t-il déploré.
Des membres de l'audience ont aussitôt hué M. Charest. Un peu plus tôt, M. Poilievre avait dit qu'un gouvernement dont il serait à la tête «ne présenterait pas ou n’appuierait pas une législation restreignant l’avortement». Ce n'est que bien plus tard dans le débat que le favori dans la course à la succession d'Erin O'Toole a affirmé qu'il était pro-choix.
Quoi qu'il en soit, M. Charest a déclaré, en mêlée de presse après le débat, que M. Poilievre a «tergiversé sur scène» d'une façon qu'il n'avait jamais vue auparavant.
La candidate anti-avortement Leslyn Lewis a aussi attaqué M. Poilievre sur ce dossier, l'invitant à préciser s'il laisserait, comme chef conservateur, ses députés voter comme ils l'entendent sur des projets de loi concernant l'avortement. Le député de la région d'Ottawa a répondu qu'il croyait «en des votes libres».
Il a par ailleurs répliqué à M. Charest en soutenant que ce dernier était «la seule personne sur cette scène qui avait en fait voté pour une loi qui recriminaliserait l'avortement, alors [qu'il faisait] partie du gouvernement de [Brian] Mulroney».
M. Poilievre a aussi eu plusieurs échanges corsés avec le maire de Brampton, Patrick Brown, qui était présent après avoir manqué la première joute oratoire officieuse, la semaine dernière, à Ottawa.
Les esprits des deux adversaires se sont notamment échauffés quand M. Brown a reproché à M. Poilievre d'avoir donné «de mauvais conseils aux Canadiens» en vantant les mérites de la cryptomonnaie pour contrer les effets de l'inflation.
«La dernière chose que nous devrions faire est d'encourager nos parents, nos grands-parents et les familles vulnérables à mettre leurs économies et leur retraite dans quelque chose d'aussi risqué», a-t-il lancé en faisant allusion à la volatilité de la valeur de la cryptomonnaie.
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M. Poilievre, attaqué sur ce front par les autres candidats, a nié avoir incité la population à privilégier la cryptomonnaie face à l'inflation. «Les gens peuvent prendre leurs propres décisions d'investissements. J'ai simplement dit qu'ils devraient être libres de décider si oui ou non ils veulent utiliser des bitcoins», a-t-il riposté.
Il n'a pas manqué de s'en prendre à la Banque du Canada, qu'il accuse d'avoir laissé l'inflation grimper avec ses politiques. Le député de Carleton a d'ailleurs annoncé qu'il avait l'intention de remplacer le gouverneur de la banque centrale, Tiff Macklem, s'il devenait premier ministre.
Le débat de mercredi a aussi abordé les thèmes de l'avenir de l'énergie, de l'environnement et du coût de la vie, entre autres.
Les six candidats à la succession d'Erin O'Toole débattront à nouveau le 25 mai, cette fois en français, à Laval.