Depuis jeudi, l’ex-chef du FBI James Comey subit les foudres du président américain Donald Trump, après avoir été inculpé pour entrave à la justice.
L’ancien chef de la police fédérale, âge de 64 ans, est poursuivi pour fausse déclaration et entrave à la justice «en relation avec son témoignage oral devant la commission judiciaire du Sénat américain» en 2020, selon le ministère, précisant qu’il encourait jusqu’à cinq ans d’emprisonnement.
Pour le chef d’État, l’ex-dirigeant, qu’il qualifie de «corrompu», est carrément un «flic véreux».
Dans une vidéo publiée jeudi sur Instagram, James Comey, qui a été à la barre du FBI entre 2013 et 2017, a voulu remettre les pendules à l’heure et a affirmé que «la peur était l’arme des tyrans», en plus de confier que sa famille et lui étaient au courant depuis des années quel était le coût de «se tenir debout face à Donald Trump».
«Mon cœur est brisé en raison du Département de la Justice, mais j’ai confiance en le système de justice. Je suis innocent, alors ayons un procès et gardons la foi», a déclaré James Comey.
Les déclarations sous enquête de celui-ci ont eu lieu alors qu’il était interrogé dans le cadre de l’enquête du FBI sur les liens supposés entre la Russie et la première campagne présidentielle de Donald Trump, en 2016.
Le président américain, de son côté, croit dur comme fer à la thèse du mensonge. «James Comey a menti ! Ce n’est pas un mensonge complexe, c’est un mensonge très simple, mais important. Il n’y a aucun moyen pour lui de s’en sortir. C’est un flic véreux, et il l’a toujours été», a écrit Donald Trump dans une publication sur sa plateforme Truth Social.
«Il savait exactement ce qu’il disait, et qu’il s’agissait d’un mensonge très grave aux conséquences importantes, pour lequel un prix fort doit être payé !»
Le président américain a mis publiquement la pression ce week-end sur le ministère de la Justice pour qu’il poursuive plus rapidement ceux qui lui ont mis des bâtons dans les roues, accroissant les craintes de l’opposition démocrate sur un risque de remise en cause de la séparation des pouvoirs.
S'il est reconnu coupable, James Comey pourrait passer cinq ans en prison.
Lors de son premier mandat, Trump avait brutalement limogé James Comey en 2017 alors que le FBI enquêtait sur d’éventuelles ingérences russes dans la campagne présidentielle de 2016.
Dans un rapport en 2019, le FBI avait conclu à l’insuffisance de preuves de collusion entre Moscou et l’équipe de Donald Trump mais avait relevé une série de pressions troublantes exercées par le président sur l’enquête.
Kash Patel, actuel patron du FBI, a de son côté assuré sur X vendredi que «des agents du FBI, des spécialistes du renseignement et des membres du personnel ont mené l’enquête sur Comey et d’autres personnes. Ils ont pris les décisions qui s’imposaient».
Alors que ses opposants l’accusent de dérive autoritaire, Donald Trump n’a pas caché son impatience face aux atermoiements du ministère de la Justice dans d’éventuelles poursuites contre d’autres adversaires, dont la procureure générale de l’État de New York Letitia James.
Avec de l’information de l’Agence France-Presse

