Santé

Contrer la pénurie au public: des programmes universitaires bonifiés pour les futurs psychologues

«Nous prenons les grands moyens pour avoir un bassin de professionnels en santé mentale assez grand pour assurer des soins et des services à toute la population dans l’avenir. Il est de notre devoir de rendre ces professions plus attractives.»

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(Banque d'images | Envato)

Le gouvernement du Québec investit davantage dans la formation et les stages offerts aux étudiants en psychologie afin de contrer la pénurie de professionnels en santé mentale dans le réseau de la santé et des services sociaux.

La ministre de l’Enseignement supérieur Pascale Déry et le ministre responsable des Services sociaux Lionel Carmant ont dévoilé leur plan d'action jeudi, en compagnie de la présidente du Groupe de travail sur l’optimisation de la formation en psychologie et en santé mentale, Hélène David.

«Nous prenons les grands moyens pour avoir un bassin de professionnels en santé mentale assez grand pour assurer des soins et des services à toute la population dans l’avenir. Il est de notre devoir de rendre ces professions plus attractives. La perte d’expertise en psychologie dans le réseau public doit être renversée et en combinant ce que nous annonçons à la hausse salariale des psychologues du réseau public souhaitée par notre gouvernement, nous nous donnons les moyens de nos ambitions», a mentionné le ministre Carmant.

Un comité réunissant des partenaires du MES, du MSSS, du Bureau de la coordination interuniversitaire (BCI) et des universités offrant des programmes d’études en psychologie et en santé mentale, sera créé pour la mise en oeuvre de ce plan.

Plus de pratiques dans les études

Au niveau de la formation, les universités devront apporter des modifications aux parcours de baccalauréat en psychologie pour que les programmes soient plus pratiques que théoriques. Par exemple, ils pourront offrir plus de stages ou créer de nouveaux profils dans les programmes. Ceci a pour but d'aider les diplomés à intégrer rapidement le marché du travail.

De plus, les établissements devront créer des «cheminements passerelles» au baccalauréat en psychologie afin de faciliter l’accès à un programme de maîtrise professionnelle dans un domaine connexe. Il y aura également davantage d'offre de formations spécialisées diverses, comme des microprogrammes ou DESS par exemple, et de programmes facilitant l’obtention d’un permis de psychothérapeute.

«Grâce aux efforts concertés qui seront déployés, les étudiants auront accès à un éventail d’opportunités professionnelles, qu’ils complètent un baccalauréat, obtiennent une spécialisation dans un programme de deuxième cycle ou accèdent au doctorat clinique en psychologie. Cette approche leur permettra de rejoindre rapidement le réseau public et de contribuer à renforcer la première ligne en santé mentale pour mieux servir la population», a déclaré la ministre Déry.

Les universités pourront augmenter le nombre de cohortes au doctorat en psychologie clinique et réduire leurs programmes pour que les étudiants terminent leur formation doctorale en quatre ans. D'ailleurs, plusieurs universités ont déjà mis en place ce type d'initiatives.

Attirer plus de psychologues dans le réseau public

Les étudiants en psychologie qui réalisent leur internat dans le réseau public continueront de recevoir une bourse de 25 000$. Ceux qui s’engageront à travailler spécifiquement dans le réseau public de la santé et des services sociaux pendant deux ans après la fin de leurs études recevront un montant supplémentaire de 25 000$.

Le gouvernement prévoit de faire le nécessaire pour que le nombre de superviseurs requis pour assurer la formation et les stages des étudiants soit suffisant.

Avec ces bourses et ces efforts déployés, le gouvernement souhaite encourager les étudiants à travailler et rester dans le réseau public.

«Que ce soit par le biais de programmes de doctorat professionnel qui se compléteront plus rapidement, par la création de volets pratiques au baccalauréat et de formations courtes aux cycles supérieurs qui permettront de former des intervenantes et intervenants compétents ou par l’élaboration plus généralisée de programmes de psychothérapie accessibles aux professionnels admissibles, le Québec se donnera les moyens de répondre aux besoins criants de ses citoyens», a souligné Hélène David.

Rappelons que le Plan de travail fait suite au dépôt du rapport Santé mentale, déposé par Mme David le 6 avril 2023, sur des formations qui répondent aux besoins de la population. Il contient un total de 18 recommandations.