Au lendemain de la deuxième rupture des pourparlers entre les parties cette année, le Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes se dit tout de même «prêt à retourner à la table de négociation». Et Postes Canada se dit aussi «déterminée à négocier de nouvelles conventions collectives».
Postes Canada et le syndicat ont de nouveau tenté d'en venir à une entente sur le renouvellement des conventions collectives, en présence du médiateur, samedi et dimanche. Mais les négociations ont une fois de plus été rompues.
Ce n'est pas la première fois que l'employeur et le syndicat tentent ainsi de reprendre les négociations, même après l'intervention du ministre fédéral du Travail et de l'Emploi, Steven MacKinnon, qui avait mis fin à la grève légale, à la mi-décembre. Postes Canada et le STTP avaient repris la négociation les 15, 16 et 17 janvier, avant de rompre les pourparlers.
Les conventions collectives des unités urbaine, d'une part, et rurale et suburbaine, d'autre part, ont déjà été prolongées jusqu'au 22 mai prochain, par l'intervention du ministre. D'ici là, aucun arrêt de travail ne peut avoir lieu.
Le litige
Le litige porte principalement sur la façon d'offrir la livraison des colis durant les fins de semaine, comme les concurrents de Postes Canada le font.
La direction de Postes Canada veut y parvenir en créant des postes à temps partiel, flexibles, ce qui lui permettrait de mieux s'ajuster à la demande.
Le STTP revendique que cette livraison soit assurée par des employés à temps complet, dont l'horaire serait adapté, en travaillant du mardi au samedi, par exemple.
Postes Canada estime que la proposition du syndicat serait trop coûteuse et manquerait de souplesse pour répondre aux besoins changeants.
Le syndicat, de son côté, affirme se battre pour de bons emplois à temps complet et pour l'avenir d'un service postal public et fiable.
En plus de ces négociations en médiation, les deux parties se sont également retrouvées devant le commissaire William Kaplan, qui préside la Commission d'enquête sur les relations de travail à Postes Canada.
La situation financière précaire de Postes Canada y a été longuement discutée, de même que sa mission, son protocole et le cadre réglementaire dans lequel elle évolue. Postes Canada désire des modifications sous plusieurs chapitres, pour améliorer sa capacité d'adaptation et sa situation financière à moyen et long termes.
Et des audiences ont également lieu devant le Conseil canadien des relations industrielles — le tribunal fédéral spécialisé dans les questions de travail — puisque le syndicat conteste devant lui la constitutionnalité de l'intervention du ministre MacKinnon, qui a mis fin à sa grève légale et a institué la commission d'enquête. Les audiences se poursuivaient d'ailleurs lundi.
Le Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes compte 55 000 membres au pays. Au Québec, il est affilié à la FTQ.

