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Postes Canada fait une nouvelle offre à ses travailleurs en grève et le STTP y voit un «grand pas en arrière»

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Postes Canada a émis des alertes de service rouges et suspend la livraison dans trois endroits de la province, jeudi, en raison des conditions météorologiques actuelles. Postes Canada a émis des alertes de service rouges et suspend la livraison dans trois endroits de la province, jeudi, en raison des conditions météorologiques actuelles. (Darryl Dyck | La Presse canadienne)

Postes Canada a présenté vendredi de nouvelles offres qui reprennent en grande partie les mêmes modalités que les «offres finales» de mai, mais éliminent la prime à la signature et incluent désormais des dispositions relatives aux suppressions d'emplois prévues.

Le Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes (STTP) a parlé d'un «grand pas en arrière», disant s'être attendu à un retour à la table avec des «concessions importantes». Il a indiqué que les comités de négociation du STTP vont maintenant prendre le temps d’analyser en détail ces dernières offres.

Les nouvelles offres de Postes Canada aux membres du personnel en grève surviennent un peu plus d'une semaine après l'annonce par le gouvernement fédéral de son intention de transformer le service postal en difficulté financière. Ottawa a notamment proposé de mettre fin à la livraison quotidienne du courrier, de fermer certains bureaux de poste ruraux et de servir la quasi-totalité des foyers canadiens avec des boîtes postales communautaires.

Le STTP, qui compte quelque 55 000 membres, a déclaré que cette décision constituait une attaque directe contre les travailleurs et a rapidement mis en vigueur une grève nationale.

Postes Canada a appuyé les changements présentés par Ottawa et ses dernières offres comprennent des dispositions pour faire face à la réduction prévue du service, notamment la suspension temporaire de la garantie de «sécurité d'emploi à vie» pendant la transformation, ainsi que la levée du moratoire sur la fermeture de 493 bureaux de poste en zones urbaines et suburbaines.

La société a annoncé son intention d'offrir des primes de départ volontaire pouvant atteindre 78 semaines de salaire de base et ne procédera à des licenciements que si d'autres méthodes, comme l'attrition et les départs volontaires, ne permettent pas d'atteindre les objectifs de réduction du personnel.

Les offres reprennent bon nombre des conditions présentées en mai, notamment une augmentation salariale composée de 13,59 % sur quatre ans, jusqu'à sept semaines de vacances et une indemnité de vie chère pour se protéger contre l'inflation.

Elles n'incluent pas la prime à la signature inscrite dans les offres de mai, d'une valeur de 1000 $ pour les facteurs urbains, car Postes Canada a déclaré que les multiples grèves avaient détérioré sa situation financière.

«Les offres de Postes Canada correspondent à ce que l'entreprise a les moyens d'offrir tout en protégeant à long terme les bons emplois et les avantages du personnel», a déclaré la porte-parole Lisa Liu dans un communiqué.

Le syndicat avait déclaré, avant de recevoir les nouvelles offres, qu'il examinerait et analyserait attentivement toute proposition afin de déterminer si elle répond aux besoins des travailleurs des postes, de leurs familles et du public qui compte sur le service.

Il s'est opposé aux projets du gouvernement de transformer le service, affirmant que tout changement doit être apporté par l'entremise de consultations constructives, et non d'actions unilatérales.

Dans sa déclaration écrite, vendredi, la présidente nationale, Jan Simpson, a déclaré que le syndicat avait «attendu 45 jours pour recevoir des offres qui sont pires que celles que nous avons rejetées en août».

«Postes Canada et le gouvernement ont souligné à maintes reprises l’urgence de signer de nouvelles conventions collectives, mais ils tournent le processus de négociation collective en dérision avec ces dernières offres insultantes», a-t-elle écrit.

Plus tôt sur les réseaux sociaux du syndicat, une publication s'interrogeait sur l'ampleur de la rémunération des cadres de Postes Canada, et proposait un lien vers les lieux des piquets de grève.