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Le congédiement d'un représentant du syndicat des débardeurs était «une mesure de représailles illégale».
Dans une décision qui vient d'être rendue, le tribunal fédéral spécialisé en matière de travail conclut que le congédiement d'un représentant du syndicat des débardeurs du port de Montréal était «une mesure de représailles illégale» à son endroit, pour «un motif antisyndical».
«Ce dernier a été puni pour avoir été un représentant du syndicat», conclut carrément le Conseil canadien des relations industrielles.
Michel Lacasse était conseiller à la santé et à la sécurité du travail et siégeait d'office au comité exécutif du syndicat des débardeurs, qui est une section locale du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), affilié à la FTQ.
La décision de le congédier avait été prise en septembre dernier. L'Association des employeurs maritimes avait notamment invoqué son comportement lors d'une réunion ayant trait à un incident survenu entre deux grues, le mois d'août précédent.
Elle lui reprochait d'avoir «fait intrusion dans une rencontre» qui visait l’amélioration de processus dans un terminal du port. «Vous avez alors adopté un comportement intimidant, agressif, déplacé et dérangeant visant à interférer au fonctionnement de cette rencontre», affirmait l'association dans la lettre de congédiement, en évoquant aussi des «propos inappropriés et inacceptables».
Le tribunal administratif a entendu plusieurs témoins patronaux et syndicaux à ce sujet, en plus d'avoir écouté un enregistrement de la réunion.
Et il conclut que les qualificatifs utilisés pour décrire son comportement, dans la lettre de congédiement, sont «tellement exagérés» qu'il «ne peut que conclure à un prétexte visant à congédier M. Lacasse».
Le CCRI se dit même choqué de la situation. «La rapidité avec laquelle l’employeur a réglé le cas de M. Lacasse choque le Conseil, qui estime que ce scénario s’apparente à un parfait prétexte pour congédier M. Lacasse.»
«Compte tenu des circonstances, il ne fait aucun doute pour le Conseil que la présence de M. Lacasse, le 26 août 2024, était tout à fait justifiée et qu’elle cadrait avec les fonctions d’un conseiller syndical à la SST (santé et sécurité du travail) et d’un représentant syndical à la prévention en SST», a tranché le tribunal administratif.
Il ordonne donc à l'Association des employeurs maritimes de réintégrer dans ses fonctions M. Lacasse et de l'indemniser pour toute perte de salaire et d'avantages sociaux qu'il aurait subie, en conséquence de ce congédiement.