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Poilievre appelle les libéraux à adopter le plan conservateur en matière de logement

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749476fe5b75c8abaeec9e120b081460da9f82eb0b80a8e2a4bacfa651d0ea90.jpg Le chef conservateur, Pierre Poilievre, souhaite que le premier ministre Mark Carney adopte son plan pour faire face à la crise du logement au pays.M. Poilievre s'exprime lors d'une conférence de presse à Brampton, en Ontario, le mardi 9 septembre 2025. LA PRESSE CANADIENNE/Sammy Kogan (LA PRESSE CANADIENNE/Sammy Kogan)

Pierre Poilievre encourage le premier ministre Mark Carney à adopter les plans conservateurs pour faire face à la crise du logement au pays, qui, selon lui, entre dans une nouvelle phase avec la baisse des prix dans certaines villes.

Lors d'une conférence de presse mardi à Brampton, en Ontario, le chef conservateur a imputé la crise du logement aux politiques libérales et a invité le gouvernement à «voler nos meilleures idées».

«Ils ont d'abord gonflé la bulle immobilière, et maintenant les libéraux la font éclater», a-t-il lancé, soulignant que la construction ralentit en Ontario.

Un rapport de la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL) publié mardi indique que les mises en chantier de logements au cours des six premiers mois de l'année ont atteint des sommets historiques.

Mais l'agence a également identifié des préoccupations dans deux des marchés immobiliers les plus chers. L'agence a indiqué que Toronto est en voie d'atteindre son plus faible niveau annuel de mises en chantier depuis 30 ans et a signalé un ralentissement de la construction à Vancouver par rapport à 2024.

Le rapport de la SCHL a également révélé que la construction résidentielle a atteint un rythme presque record au premier semestre de cette année dans des villes comme Calgary, Edmonton, Montréal, Ottawa et Halifax, stimulée par la construction d'appartements locatifs.

Mais le nombre total de mises en chantier au Canada devra presque doubler d'ici 2035 pour répondre à la demande, prévient l'agence.

Un boom immobilier «à l'épreuve de Trump»

Les libéraux se sont engagés, lors de la campagne électorale d'avril, à plus que doubler le nombre de mises en chantier et à créer un nouvel organisme, Maisons Canada, pour y parvenir.

Mardi, M. Poilievre a soutenu que le gouvernement n'avait pas tenu cette promesse.

«M. Carney a accompli l'impossible. Il s'agit d'une triple crise: les prix sont trop élevés pour les acheteurs, trop bas pour les vendeurs et insuffisants pour les constructeurs», a-t-il argué.

Le chef conservateur a jugé que le gouvernement devrait adopter une politique proposée par son parti lors de la campagne électorale fédérale d'avril: inciter les municipalités à accélérer le processus d'obtention des permis et à réduire leurs frais d'aménagement en liant le financement des infrastructures à la construction résidentielle.

Il a également modifié deux de ses promesses de campagne, affirmant que le gouvernement devrait éliminer l'impôt sur les gains en capital sur les sommes réinvesties dans la construction résidentielle et la taxe de vente fédérale de 5 % sur tous les achats de maisons de moins de 1,3 million $.

Ces changements, a-t-il déclaré, relanceraient un boom immobilier au Canada. «Vous savez ce qui est formidable avec la construction résidentielle? Elle est à l'épreuve de Trump», a ironisé M. Poilievre.

Le rapport de la SCHL souligne que, selon les promoteurs, les droits de douane sur les matériaux de construction «réduisent les marges bénéficiaires», notamment dans la construction locative.

Les libéraux ont promis, pendant la campagne électorale, d'éliminer la taxe de vente fédérale pour les acheteurs d'une première maison d'une valeur maximale de 1 million $.

Le ministre des Finances, François-Philippe Champagne, a présenté un projet de loi visant à mettre en œuvre ce changement en mai. Ce projet de loi est toujours à l'étude au Parlement, qui reprendra ses travaux lundi.

Pierre Poilievre, qui sera de retour à la Chambre des communes pour la première fois depuis les élections, s'est dit prêt à collaborer avec le gouvernement minoritaire s'il adopte ses idées.

Il a également déclaré que les libéraux devaient «maîtriser l'immigration», arguant que l'afflux massif de nouveaux arrivants au cours de la dernière décennie a provoqué des pénuries de logements et est responsable de la hausse du chômage chez les jeunes.

Le cabinet du ministre du Logement, Gregor Robertson, n'a pas commenté l'affirmation de Pierre Poilievre selon laquelle l'immigration alimenterait la pénurie de logements.

Dans une déclaration, une porte-parole de son cabinet a rappelé que les libéraux avaient été élus avec le mandat d'améliorer le fonctionnement du marché du logement. La déclaration a également souligné que le gouvernement avait pour politique de privilégier les matériaux canadiens dans la construction résidentielle, notamment le bois d'œuvre résineux, qui est frappé par les droits de douane américains.

«Nous construirons des logements à un rythme et à une échelle jamais vus depuis des générations», a affirmé Renée Proctor.

— Avec des informations de Maan Alhmidi, à Brampton, en Ontario.

Sarah Ritchie

Sarah Ritchie

Journaliste