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Moyennant des frais mensuels ou annuels, de nombreuses applications et sites de rencontres donnent accès à leur communauté de prétendants.
Même si les Beatles chantaient, il y a près de 60 ans, que l'amour ne s'achète pas, il n'est plus rare, de nos jours, d'allonger de l'argent dans la recherche d'un partenaire.
Moyennant des frais mensuels ou annuels, de nombreuses applications et sites de rencontres donnent accès à leur communauté de prétendants.
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D'autres comme Hinge, Tinder, Grindr et Bumble offrent des versions gratuites, mais permettent aux utilisateurs d'accéder à des niveaux payants ou des fonctionnalités qui contournent les publicités, permettent d'envoyer des messages à d'éventuelles fréquentations avant un appariement ou offrent une meilleure visibilité dans l'affichage du profil d'utilisateur.
Mais payer pour un service ou une fonctionnalité augmente-t-il réellement les chances de trouver l'amour?
Pas nécessairement, disent des spécialistes canadiens dans les affaires de Cupidon, qui observent que l'ouverture d'esprit et la qualité du profil sont les plus grands indicateurs de succès sur les applications de rencontres payantes et gratuites.
«Il s'agit vraiment de réfléchir à ce dans quoi on veut investir cet argent et de faire ses recherches, plutôt que de se dire: «je vais rejoindre tel ou tel service et payer ce qu'il faut, peu importe»«, note Shannon Tebb, l'experte en rencontres de Toronto derrière le service de rencontres en boutique Shanny in the City.
«A-t-on un bon profil? De bonnes photos ? Sinon, je ne sais ce que ça donne d'être membre.»
Il y a eu peu de recherches publiques récentes au sujet du succès des services de rencontres payants, mais la publication du groupe de défense des consommateurs Consumer Reports a étudié les expériences des utilisateurs sur les applications de rencontres dans une enquête de 2017 réalisée auprès de 115 000 abonnés.
Un sous-ensemble de 9600 répondants qui avaient utilisé un service de rencontres en ligne au cours des deux années précédant l'enquête ont évalué les sites en fonction de facteurs tels que la satisfaction, la quantité et la qualité des correspondances, la valeur, les paramètres de confidentialité, la messagerie et l'apparence.
Les sites gratuits OkCupid, Tinder et Grindr ont reçu des notes légèrement plus élevées que les sites payants.
Ashley Madison, un site de rencontre qui s'adresse aux personnes mariées ou en couple et a subi une brèche de sécurité massive impliquant les données de 30 millions d'utilisateurs en 2015, avait l'un des frais les plus élevés pour ses services, mais figurait parmi les services de rencontres en ligne les moins bien notés.
Le succès des services qui n'acceptent que les utilisateurs payants dépend souvent de la quantité et de la qualité des personnes qu'ils attirent.
Un trop grand nombre de personnes peut déclencher une paralysie d'analyse, dans laquelle les utilisateurs se fatiguent de balayer ou de faire défiler une rame d'options apparemment sans fin. À l'inverse, un trop faible nombre de candidats peut rendre les correspondances difficiles et accélérer les annulations.
Trouver un équilibre est la clé, mais souvent ce n'est pas une mince affaire.
Une enquête menée auprès de 644 personnes de Statisa a révélé que seulement 19 % des utilisateurs masculins et 6 % des utilisateurs féminins d'une application de rencontres payaient pour ce service en janvier 2018. Vingt-deux pour cent des hommes avaient payé dans le passé et 12 % le considéreraient à l'avenir, tandis que 15 % d'entre eux avaient déjà payé pour des services de rencontres et 8 % étaient prêts à les essayer pour une première fois.
Ceux qui payent _ que ce soit pour un service réservé aux membres ou pour des fonctionnalités spéciales _ peuvent parfois être perçus comme des «utilisateurs très motivés».
«Lorsqu'on investit de l'argent dans quoi que ce soit, que ce soit une application de rencontres ou qu'on travaille avec un expert, je pense qu'on signale davantage une certaine intention et qu'on prend la chose plus au sérieux», a estimé Mme Tebb.
Tinder utilise cette logique pour tester un forfait mensuel de 500 $ et Hinge propose une offre de 50 $ qui promet d'améliorer la visibilité auprès des personnes qu'un utilisateur aura jugé «intéressant».
Après avoir entendu parler d'un ami qui a eu une bonne expérience avec le service «premium» de Hinge, Carol Eugene Park, 26 ans, a déboursé 50 $ pour un mois en novembre.
Le paiement a permis à la journaliste de Vancouver d'accéder aux filtres de préférences de Hinge, qui réduisent les correspondances potentielles en fonction de critères tels que la religion, l'origine ethnique, l'éducation et la taille.
Le premier jour où elle a appliqué les filtres, on ne lui a proposé que trois personnes.
Sa colocataire lui a soumis qu'elle était trop pointilleuse, alors elle a laissé tomber certains éléments, comme le fait d'avoir un diplôme de premier cycle et une maîtrise.
Cela a élargi son éventail à 10 personnes, dont plusieurs hommes avec lesquels elle avait eu des rendez-vous avant de payer une prime.
«C'était juste bizarre que je paye pour ce truc, mais je parlais toujours aux gars avec qui j'avais déjà discuté précédemment, alors je me suis demandé pourquoi je dépensais de l'argent pour ça», se souvient Mme Parc.
Mme Tebb rappelle fréquemment aux gens de ne pas «surfiltrer», en particulier pour des critères comme l'emplacement ou les passe-temps, et de se limiter le nombre de critères «décisifs» à trois.
Elle a eu des clients qui étaient trop restrictifs quant à l'endroit où ils voulaient que leurs prétendants potentiels habitent, mais lorsqu'ils ont assoupli leurs paramètres, ils ont établi une relation durable.
Avant de dépenser de l'argent sur des offres de rencontres payantes, elle recommande aux gens d'examiner de près ce que leur profil projette et de demander à des amis ou à quelqu'un en qui ils ont confiance comment ils peuvent l'améliorer.
Pour certains, changer de photos ou embaucher un photographe pour prendre des images axées sur le style de vie peut aider à attirer de meilleures correspondances.
«Parfois, on n'a besoin que d'un regard neuf», a souligné Mme Tebb.
D'autres ont besoin d'un coup de main pour évaluer les ondes qu'ils dégagent dans leurs textes de présentation.
Bumble, par exemple, conseille aux utilisateurs d'être eux-mêmes, précis et clairs dans leurs intentions.
Cela signifie qu'au lieu de répondre à une question sur les critères non négociables chez les partenaires potentiels avec quelque chose comme «pas de drame», Bumble recommande une réponse du type: «Vous DEVEZ être prêt à faire du karaoké en voiture avec moi.»
Quant à Mme Park, elle n'a pas renouvelé le service premium de Hinge pour un autre mois et est bien consciente qu'elle aurait d être plus ouverte d'esprit. Elle ne s'opposerait cependant pas à essayer d'autres applications payantes.
«Je ne suis pas vraiment une fille pour Bumble, mais quelques amis m'ont dit que la version payante avait un peu plus de succès», note-t-elle.
«Mais là encore, c'est ce que j'avais entendu à propos de Hinge, donc je ne sais pas vraiment si c'est vrai ou non, mais je serais ouverte à Bumble.»