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Plus de sécurité au palais de justice de Sherbrooke, demandent des avocats

Des mesures de sécurité ont effectivement été intensifiées dans certains établissements, comme à Longueuil, à Laval et à Saint-Jérôme, mais pas à Sherbrooke.

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Plus de sécurité au palais de justice de Sherbrooke, demandent des avocats Tout comme leurs collègues ailleurs dans la province, les employés du palais de justice de Sherbrooke croient que des arches de sécurité à l’entrée permettraient une meilleure quiétude au sein de l’établissement.

Tout comme leurs collègues ailleurs dans la province, les employés du palais de justice de Sherbrooke croient que des arches de sécurité à l’entrée permettraient une meilleure quiétude au sein de l’établissement.

Une nouvelle étape a été franchie jeudi pour renforcer la sécurité dans les palais de justice du Québec, alors que le ministre de la Sécurité publique François Bonnardel a annoncé vouloir former 144 constables spéciaux supplémentaires à l'École nationale de police. Bien que l’ajout de ces agents donnera un répit à ceux déjà en poste, cela n’est pas suffisant, selon plusieurs acteurs du milieu.

En effet, dans une lettre envoyée au gouvernement du Québec, un «front commun» d'avocats, de procureurs, de constables et d'autres employés de la Cour se sont unis en exigeant que des détecteurs de métal soient installés dans tous les palais de justice du Québec. Cela permettrait, notamment, d’éviter que des situations comme celle de Longueuil le 9 janvier dernier se produisent, alors qu’un interprète judiciaire s’est fait poignarder par un autre homme.

Des mesures de sécurité ont effectivement été intensifiées dans certains établissements, comme à Longueuil, à Laval et à Saint-Jérôme, mais pas à Sherbrooke.

«Je pense que oui, on est en sécurité. Mais ces événements-là nous font réaliser qu'il pourrait y avoir des d'autres gestes semblables un peu partout dans la province», a soutenu Me Jean-Guillaume Blanchette, bâtonnier du district Saint-François.

Noovo Info Me Jean-Guillaume Blanchette, bâtonnier du district judiciaire de Saint-François (Noovo Info)

L’avocat criminaliste Me Adam Fontaine-Métivier est du même avis.

«Moi, je ne me sens pas insécurisé ici. Avoir un détecteur de métal, par exemple, comme à Montréal, ça pourrait peut-être éviter certaines situations, et je ne pense pas qu'il faut attendre qu'il y ait des drames comme à Longueuil pour réagir», a indiqué celui qui œuvre comme avocat de la défense depuis deux ans en Estrie.

Noovo Info Me Adam Fontaine-Métivier, avocat criminaliste (Noovo Info)

De son côté, Me Blanchette croit qu’il faut davantage se pencher sur la question de la sécurité dans les palais de justice. «Il ne faut pas non plus tomber dans la panique. Il y a des constables qui sont présents, mais est-ce qu’ils sont en nombre suffisant? Ça, c'est une autre question.»

Manque de ressources

Pour Franck Perales, président du Syndicat des constables spéciaux du gouvernement du Québec, les palais de justice sont des endroits imprévisibles, et malgré la présence de constables formés pour assurer la sécurité dans les établissements, il est primordial qu’on y installe des arches de sécurité.

«On croise pas mal de gens au pied carré qui sont criminalisés. Devant cette constatation, on se doit d'augmenter les mesures de sécurité pour s'assurer que les gens puissent se rendre dans un environnement contrôlé et sécurisé», a-t-il soutenu.

Noovo Info Franck Perales, président du Syndicat des constables spéciaux du gouvernement du Québec (Noovo Info)

L'attaque de Longueuil a poussé le gouvernement à se pencher rapidement sur la question. Une rencontre s'est tenue jeudi matin entre François Bonnardel et les acteurs du milieu. Mais à l'interne, on s'attardait déjà au dossier.

«Je peux vous dire que le Barreau du Québec se pose ces questions-là depuis plusieurs mois déjà. Mais maintenant, ça va prendre des décisions politiques parce qu’outre de trouver des solutions, et d’amener ça aux instances gouvernementales, c'est au gouvernement de prendre ses responsabilités», a conclu Me Blanchette.