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Une recherche a démontré qu'au cours des dernières décennies en Amérique du Nord, «la saison pollinique moyenne s'est prolongée d'environ trois semaines et que maintenant les plantes libèrent environ 20 % de pollen de plus qu'auparavant.»
Depuis deux ans, emmener d'urgence leur tout-petit à l'hôpital est devenu la norme pour Daniela Mora-Fisher et son mari.
«Un rhume devient une respiration sifflante. Une respiration sifflante devient une crise», a résumé Mme Mora-Fisher.
Julian, maintenant âgé de trois ans, souffre de détresse respiratoire depuis qu'il a probablement 18 mois, a-t-elle indiqué.
Mme Mora-Fisher, une docteure formée à l'étranger qui travaille maintenant comme chercheuse dans un cabinet médical de Toronto, soupçonne qu'une combinaison d'allergies et de virus pourrait déclencher ce qui pourrait être de l'asthme. Les spécialistes de son hôpital local ont vu Julian dans leur clinique de l'asthme, a-t-elle dit, mais ils doivent attendre qu'il soit assez âgé pour faire les tests respiratoires nécessaires pour le confirmer.
Mme Mora-Fisher et son mari ont fait tout ce qu'ils ont pu pour réduire les allergènes potentiels, notamment en quittant une vieille maison pour essayer de s'éloigner de la moisissure et de la circulation intense des autobus qui, selon elle, auraient pu polluer l'air.
Les allergies chez les enfants et les adultes ont certainement augmenté au cours des dernières années, selon la docteure Susan Waserman, directrice du service d'allergie/immunologie clinique de l'Université McMaster à Hamilton, en Ontario.
«Nous voyons cela depuis des décennies, a-t-elle soutenu. C'est de l'eczéma. C'est de la rhinite allergique. C'est de l'asthme. C'est une allergie alimentaire. C'est vraiment tout.»
Une grande partie de l'augmentation des allergies et de l'asthme «peut être directement liée au changement climatique», affirme la docteure Melissa Lem, médecin de famille à Vancouver et présidente de l'Association canadienne des médecins pour l'environnement (ACEP).
La recherche a démontré qu'au cours des dernières décennies en Amérique du Nord, «la saison pollinique moyenne s'est prolongée d'environ trois semaines et que maintenant les plantes libèrent environ 20 % de pollen de plus qu'auparavant», a précisé la docteure Lem.
Cela concorde avec les données recueillies par Aerobiology, une entreprise canadienne qui surveille les allergènes aéroportés tels que le pollen et les spores de moisissures.
«Nous voyons beaucoup plus de pollen et des concentrations plus élevées de pollen dans l'air d'année en année», a indiqué le porte-parole d'Aerobiology, Daniel Coates.
«Le pollen réagit au temps chaud. Plus vous avez de temps chaud, plus vous aurez généralement de pollen dans l'air. Il semble donc y avoir une corrélation entre la quantité de pollen que nous voyons dans l'air et le temps plus chaud que nous avons en raison du changement climatique.»
La docteure Waserman témoigne qu'elle observe des allergies chez les jeunes enfants plus que jamais auparavant.
«Nous avions l'habitude de penser que l'allergie au pollen n'apparaissait pas avant l'âge de cinq ans environ. Je vois beaucoup d'allergies environnementales quelques années plus tôt que cela maintenant», a-t-elle affirmé.
«C'est un plus grand nombre de personnes et [les allergies] commencent plus tôt.»
Le pollen n'est pas la seule allergie aggravée par le changement climatique, a souligné la docteure Lem.
«Les inondations [...] peuvent entraîner plus de moisissures dans les maisons et plus d'humidité et les personnes allergiques aux moisissures peuvent avoir plus d'allergies à l'intérieur», a-t-elle expliqué.
«Nous savons également que ce qui est à l'origine du changement climatique augmente aussi les allergies.»
La combustion de combustibles fossiles libère davantage de particules inhalables dans l'air. En plus d'irriter directement les systèmes respiratoires des personnes, les polluants peuvent déclencher la libération d'immunoglobuline E, qui est associée à des réactions allergiques dans le corps, a déclaré Melissa Lem.
Le changement climatique est directement lié à un nombre croissant d'incendies de forêt au Canada, ce qui contribue également au problème, a-t-elle ajouté.
Cecilia Sierra-Heredia, chercheuse qui étudie la santé environnementale et les allergies et l'asthme chez les enfants à l'Université Simon Fraser, abonde dans le même sens.
«L'hypothèse est qu'il s'agit d'une double exposition avec laquelle les enfants grandissent», a-t-elle dit.
«Plus de pollen dans l'air, plus de particules, plus de pollution qui enflamme les voies respiratoires et qui préparent en quelque sorte leurs tissus respiratoires et leur système immunitaire à développer des allergies et de l'asthme.»