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Cap vers la sixième enquête sur le ministre de l'Économie: la partie de chasse.
La Commissaire à l’éthique et à la déontologie (CED), Ariane Mignolet, blanchit Pierre Fitzgibbon de tout manquement en lien avec le financement à hauteur de 24 millions de dollars de l’entreprise québécoise LMPG, fabricante de produits d’éclairage Lumenpulse.
Dans le dépôt de son rapport d’enquête concernant le ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie et député de Terrebonne, la commissaire Ariane Mignolet détermine que M. Fitzgibbon, «n’avait pas d’intérêt personnel à l’égard de la situation concernée», même si le «super ministre» du gouvernement Legault a été administrateur chez LMPG entre 2013 et 2017.
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M. Fitzgibbon «ne s’est pas placé dans une situation où son intérêt pouvait influencer son indépendance de jugement dans l’exercice de sa charge», parce que ses intérêts d’affaires liés à la profitabilité de LMPG «remontent à plus de quatre ans au moment des faits», et parce que «la relation entre le ministre et son mandataire de l’époque n’illustre pas un attachement marqué», entre autres.
Joël Arseneau, député des Îles-de-la-Madeleine pour le Parti québécois (PQ), avait demandé à la commissaire Ariane Mignolet d’enquêter sur le ministre caquiste, sur la base de cet investissement de 24 millions de dollars autorisé par le ministère de M. Fitzgibbon en novembre 2021.
La demande de M. Arseneau date du 25 octobre 2022, d’après le mémo de la CED obtenu par Noovo Info. Un des administrateurs de LMPG est le mandataire de la fiducie de M. Fitzgibbon sans droit de regard.
De son côté, M. Arseneau a indiqué que le Parti québécois prenait acte des conclusions de la Commissaire à l'éthique.
«Il était important de faire la lumière sur les circonstances de l’octroi de cette subvention de 24 M$, compte tenu des liens entre le ministre Fitzgibbon, l’entreprise LMPG et M. Ringuet, actionnaire et administrateur», a-t-il réagi à la suite du dépôt du rapport de l'enquête.
Selon le député péquiste, cette enquête était toutefois nécessaire afin de «rassurer les contribuables, tout en confirmant le rôle essentiel de la Commissaire et de l'opposition en matière de transparence».
«La rigueur du travail d’enquête et le rapport de 24 pages démontrent l’importance de l’enjeu.»
Cette enquête impliquant LMPG n’est qu’une des six enquêtes à l’éthique conduites autour du ministre Fitzgibbon. À l’heure actuelle, une partie de chasse sur une île du lac Memphrémagog appartenant à de riches hommes d’affaires est sous la loupe de la CED.
«Lumenpulse, il y a eu zéro, zéro reproche, comme les autres rapports aussi. Un moment donné, il va falloir arrêter», a affirmé M. Fitzgibbon pour qui ce rapport représentait la cinquième enquête de la commissaire à l'éthique le visant.
Le ministre avait dû se retirer du cabinet Legault en juin 2021, après avoir été visé par un quatrième rapport de la commissaire à l'éthique.
La commissaire lui avait reproché de s'être placé dans une situation où son intérêt personnel pouvait influencer son jugement dans l'exercice de sa charge, en raison de ses liens étroits avec Luc Laperrière.
Le premier ministre François Legault a d’ailleurs dû défendre l'éthique de Pierre Fitzgibbon à ce sujet, au printemps dernier. M. Fitzgibbon a annoncé en mai 2022 une prise de participation de 60 M$ sous forme d’actions privilégiées et de 38 M$ en actions ordinaires du gouvernement du Québec dans Polycor, même si la commissaire à l'éthique avait blâmé M. Fitzgibbon en 2020 en l'exhortant de «maintenir une certaine distance» avec M. Laperrière, un ami lobbyiste ayant déjà exercé un mandat pour Polycor.
À la suite de la réélection d’un gouvernement majoritaire de la Coalition avenir Québec (CAQ) au début d'octobre 2022, M. Legault a fait de M. Fitzgibbon un «super-ministre», lui confiant les responsabilités combinées de l’Économie, de l’Innovation, de de l’Énergie et du Développement économique régional de la métropole.