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Les effets de ce jeu sont néfastes sur les enfants, disent des parents dans la demande autorisée par la Cour supérieure. Par effets néfastes, on entend l’exemple d’un adolescent qui a joué 7781 parties de Fortnite en deux ans.
La Cour supérieure a accepté une demande d’action collective contre le concepteur du jeu Fortnite, Epic Games, pour les effets néfastes de leur produit sur la vie de milliers d'enfants, selon ce qu’a rapporté La Presse.
Par effets néfastes, on entend l’exemple d’un adolescent qui a joué 7781 parties de Fortnite en deux ans, dont l’histoire fait partie de l'action collective contre laquelle Epic Games devra se défendre.
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En sachant qu’une partie peut durer jusqu’à 20 minutes, tel que mentionné dans la demande déposée par le cabinet d’avocats CaLex Légal, on peut déduire que cet ado pourrait avoir passé jusqu’à l’équivalent de 108 jours devant son écran à jouer à ce jeu entre 2017 et 2019, dépensant 300 à 400 dollars au passage.
Les parents demandeurs, au nom de milliers d’autres, réclament des compensations financières et remboursements des achats en ligne conclus par leurs enfants mal informés des risques et dangers liés à l’utilisation de ce produit multi-joueurs.
L’action collective, qui date de 2019, accuse Epic Games d’avoir sciemment développé, fabriqué, publié, mis en marché et commercialisé un produit dangereux et nocif, et de négliger — voire omettre — de divulguer les risques et dangers associés à l’utilisation du jeu.
L’adolescent cité en exemple dans la poursuite se couchait régulièrement à 3h du matin les fins de semaine et à 1h en semaine pour jouer à Fortnite, ce qui affectait ses performances scolaires, selon père. Celui-ci déplorait à l’époque un appauvrissement de la vie sociale réelle de son enfant et des conflits familiaux importants, et blâmait Epic Games pour ces conséquences.
Un autre enfant avait pour sa part dépensé 600$ par l’entremise d’achats intégrés depuis le téléchargement de Fortnite en 2018, à 9 ans. Selon ses parents, cet enfant avait disputé 1891 joutes et pouvait consacrer des journées entières à ce jeu s’il n’est pas limité.
«Il devient très frustré et fâché lorsque ses parents tentent de limiter le temps qu’il passe à jouer, dit-on dans l’action collective. Son langage est très agressif et vulgaire alors que, dans la vie courante, c’est un enfant sage et posé ayant un bon vocabulaire.»
Dans les deux cas, les parents de ces enfants regrettent leur avoir permis de télécharger Fortnite. Leurs enfants n’ont mis que trois minutes à créer leurs profils respectifs de joueur après l’acquisition du jeu, après avoir accepté les conditions d’utilisation sans y prêter attention.
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Jusqu’à 100 joueurs peuvent combattre dans une arène de Fortnite, seul ou en équipe — la dernière personne ou équipe en vie l’emporte après l’élimination progressive de tous les autres participants, dans un environnement de jeu dont l’espace réduit au fil de la partie.
Le jeu est gratuit au moment du téléchargement, mais les joueurs peuvent s’acheter des items comme des modèles de personnages et des skins (les accoutrements des personnages), ou encore un abonnement qui donne accès à plus d’items achetables.
Fortnite a une esthétique cartoonesque pour ses quatre types de personnages — étranger, soldat, ninja ou constructeur — assaillis par des monstres dans un monde qui a perdu 98% de sa population.
Epic Games a reçu la cote «F» du Better Business Bureau américain en 2019, la pire note possible. Cet organisme en est un de protection du consommateur.
Voyez le récapitulatif de Laurence Royer au bulletin Noovo Le Fil Québec dans la vidéo liée à cet article.