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Le ministre de l'Économie n’a pas enfreint les codes d’éthique et de déontologie en participant à une activité de chasse aux faisans sur une île privée appartenant à de riches hommes d’affaires, tranche la CED.
Le ministre de l’Innovation et de l’Énergie, Pierre Fitzgibbon, n’a pas enfreint les codes d’éthique et de déontologie en participant à une activité de chasse aux faisans sur une île privée appartenant à de riches hommes d’affaires qui ont des liens avec l’État québécois, a tranché la Commissaire à l'éthique et à la déontologie (CED).
C'est la conclusion à laquelle est arrivée la commissaire Ariane Mignolet dans un rapport rendu public mercredi.
La preuve déposée démontre que la «frontière entre les sphères personnelle et professionnelle n’a pas été franchie», peut-on lire dans la décision. La commissaire conclut que le ministre Fitzgibbon n'a pas pu se placer dans une position «où son intérêt personnel pouvait influencer son indépendance de jugement», puisqu'il n'était pas dans l'exercice de sa charge.
Me Mignolet ajoute que l'invitation avait été reçue dans un contexte «exclusivement personnel» et ne devait donc pas être déclarée à la Commissaire.
Réagissant à la décision mercredi, M. Fitzgibbon a mentionné aux journalistes qu’il y avait une «ligne» entre sa vie «personnelle et professionnelle» et que l’activité de chasse concernait sa vie privée.
«Combien de faisans avez-vous tuez M. Fitzgibbon?», a questionné un reporter présent. «Pas assez […], j’y retourne l’année prochaine», a lancé le ministre tout sourire.
Voyez le récapitulatif de Simon Bourassa au bulletin Noovo Le Fil 17 dans la vidéo qui accompagne ce texte.
Bien que M. Fitzgibbon a été blanchi, la Commissaire émet une mise en garde «en particulier» au ministre et aux autres parlementaires. Me Mignolet estime que l'inexistence de manquement dans un dossier précis ne signifie pas «l'absence de risque».
Il importe aux élus de redoubler de prudence lors de «rencontres, d’activités ou d’évènements auxquels on les invite», particulièrement «lorsqu’il y a connexité entre les domaines d’activités des participantes et participants et les responsabilités parlementaires ou ministérielles.»
L’enquête a été ouverte à la demande des députés Monsef Derraji et Vincent Marissal, qui estimaient que M. Fitzgibbon avait manqué aux articles 15 et 29 à 33 du Code d’éthique et de déontologie des membres de l’Assemblée nationale.
Ce dernier a toujours affirmé qu’il «n’avait rien à se reprocher» dans ce dossier.
Rappelons qu’il s’agissait de la sixième enquête de la commissaire à l’éthique sur le cas Fitzgibbon en quatre ans.
Il avait dû se retirer du cabinet Legault en 2021, après le quatrième rapport de la commissaire, qui lui reprochait sa négligence à se départir d'actions dans deux entreprises faisant affaire avec le gouvernement.
Pierre Fitzgibbon avait réintégré le cabinet après s'être conformé aux exigences de la commissaire en se départissent des intérêts qu'il possédait dans White Star Capital et ImmerVision.
Avec des informations de Simon Bourassa pour Noovo Info et Caroline Plante pour la Presse canadienne