Début du contenu principal.
Lors du dernier débat officiel des candidats à la direction du Parti conservateur du Canada (PCC), mercredi soir, il n’y aura pas de public ni de podiums et seulement trois des cinq aspirants y participeront.
L'ancien chef progressiste-conservateur et ex-premier ministre du Québec Jean Charest a reproché mercredi après-midi au meneur de la course à la direction du Parti conservateur du Canada (PCC), Pierre Poilievre, de ne pas être «un vrai leader» puisqu'il refuse de participer au dernier débat officiel de la chefferie devant avoir lieu quelques heures plus tard, en début de soirée.
«Un vrai leader ne refuse jamais de débattre de ses idées, de ses propositions et de sa vision pour l'avenir du Canada. Un vrai leader s'intéresse au débat de fond plutôt que de s'attaquer à l'intégrité de ses opposants. Et un vrai leader ne refuse jamais, jamais, jamais une occasion de comparer ses idées à (celles) de ses adversaires», a déclaré M. Charest dans une vidéo publiée dans une story de la plateforme Facebook.
Jean Charest, qui avait précédemment qualifié la décision de M. Poilievre d'«acte de lâcheté», l'a interpellé pour lui dire qu'«il n'est pas trop tard pour vous de faire preuve de respect envers les membres du parti».
À lire | Les conservateurs ont récolté plus d'argent que les libéraux et le NPD réunis
Reprenant le thème de la liberté si cher à son adversaire, Jean Charest a imploré le député de la région d'Ottawa de se «libérer» de ses organisateurs.
Dans les derniers jours, une publicité de l'équipe Charest uniquement en anglais référait également à la liberté en faisant la promotion du mot-clic .FreePierre. La narratrice indiquait à «Pierre» qu'il est connu que de débattre n'est «pas ta force» et que bien que d'enregistrer des vidéos, comme il le fait régulièrement, est «bien plus amusant, la caméra [...] ne pose pas de questions de relance».
Lors du débat de mercredi soir, il n'y aura pas de public ni de podiums et seulement trois des cinq aspirants y participeront.
Il s'agit de Jean Charest, d'un député d'une région rurale de l'Ontario, Scott Aitchison, et de Roman Baber, un ancien député progressiste-conservateur de l'Ontario que le premier ministre Doug Ford a expulsé du caucus pour son opposition à certaines mesures liées à la COVID-19.
Plutôt que de se tenir sur des podiums individuels, les trois candidats seront placés autour d'une table pour l'événement qui aura lieu à Ottawa. Il sera présenté en partie sous forme de débat et en partie en format table ronde.
Les discussions seront modérées par le président du parti. L'événement sera divisé en deux tours de 45 minutes, les candidats répondant aux questions en anglais pendant la première section avant de passer en français pour la seconde mi-temps.
Jean Charest est parfaitement bilingue. Scott Aitchison et Roman Baber n'ont pas démontré jusqu'ici de capacité à s'exprimer convenablement dans les deux langues officielles du Canada.
Les sujets qui devraient être couverts comprennent les changements climatiques, les peuples autochtones, le leadership, les soins de santé et le Canada rural.
La décision du parti d'organiser un troisième débat après la tenue de deux débats officiels en mai a suscité de vives critiques de la part de certains membres du parti, dont les deux candidats qui ont décidé de ne pas se présenter, Pierre Poilievre et Leslyn Lewis.
L'entourage de M. Poilievre a publié une déclaration affirmant que le député de longue date, qui est considéré par plusieurs comme étant le favori de la course, allait rester concentré sur le fait d'amener les membres à remplir leurs bulletins de vote.
La campagne de Mme Lewis a quant à elle informé le parti la semaine dernière qu'elle ne participerait pas au débat de mercredi, affirmant qu'il lui manquait des détails sur le format ou les questions.
Selon les règles du parti, Pierre Poilievre et Leslyn Lewis risquent désormais de se voir imposer une amende de 50 000 $ pour avoir négligé de participer à un débat officiel. L'argent sera prélevé à même le dépôt de conformité de 100 000 $ soumis par les candidats pour participer à la course.
Avec des informations de Stephanie Taylor.