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«C’est quelque chose qu’on doit examiner. C’est quelque chose de très troublant qu’on a vu chez les grandes compagnies technologiques au monde. C’est important que le Parlement se penche là-dessus et défende les intérêts des Canadiens.»
Le Comité permanent du patrimoine canadien souhaite entreprendre une étude des activités de Google en réaction au projet de loi C-18, qui vise à forcer les géants du web à négocier avec les médias canadiens pour conclure des accords de compensation pour la republication de leur contenu journalistique.
De hauts dirigeants de l'entreprise seront convoqués afin qu'ils témoignent lundi prochain dans le cadre de cette étude parlementaire.
Les députés qui siègent au Comité permanent du patrimoine canadien ont entériné une motion déclenchant ces travaux. La réunion avait été demandée d'urgence par les libéraux, néo-démocrates et bloquistes.
Le comité examinera la décision de Google de bloquer les actualités de son interface, mais ira plus loin dans son examen.
La motion exige que le géant du web fournisse aux élus fédéraux des copies de toute «communication interne ou externe incluant, mais ne se limitant pas aux courriels et messages textes (...) en lien avec les actions prévues ou les options considérées relativement au projet de loi canadien C-18».
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«C’est quelque chose qu’on doit examiner. C’est quelque chose de très troublant qu’on a vu chez les grandes compagnies technologiques au monde. C’est important que le Parlement se penche là-dessus et défende les intérêts des Canadiens», a déclaré le député libéral à l'origine de la motion, Chris Bittle.
Le député néodémocrate Peter Julian a quant à lui qualifié la manoeuvre de Google de «tentative d'intimidation». «Ça nous laisse perplexe, parce que ça n'a pas fonctionné en Australie. Les grandes compagnies technologiques ont une responsabilité sociale et elles doivent respecter les lois des pays dans lesquels elles réalisent d'énormes profits, a martelé M. Julian. La tentative de Google de faire de la censure et de bloquer certains sites est certainement quelque chose qui leur retombe sur le nez. J'ai entendu plus de commentaires négatifs sur Google ces derniers jours que ces dernières années.»
«Je pense que c’est extrêmement surprenant que Google préfère empêcher les Canadiens d’accéder aux nouvelles plutôt que de vouloir payer les journalistes pour le travail qu’ils font en tant que professionnels. C’est vraiment désolant», avait lancé le premier ministre Justin Trudeau la semaine dernière, lorsque mis au courant que Google avait empêché certains Canadiens d'accéder à du contenu journalistique par l'entremise de sa plateforme.
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Le 22 février, un porte-parole de la plateforme numérique avait confirmé que la société américaine limitait l'accès au contenu d'actualités en ligne à moins de 4 % de ses utilisateurs canadiens. L'entreprise avait fait savoir qu'il s'agissait de tests qui sont menés et qui touchent plusieurs de ses produits, comme son moteur de recherche populaire et la fonction Discover sur les appareils Android qui diffusent des nouvelles et des reportages sportifs.
Cela se veut une réponse au projet de loi C-18 du gouvernement Trudeau visant à forcer les géants du web tels que Google et Meta - la société mère de Facebook - à négocier avec les médias canadiens pour conclure des accords de compensation pour la republication de leur contenu journalistique.
«Nous testons brièvement les réponses potentielles des produits au projet de loi C-18 qui ont un impact sur un très petit pourcentage d'utilisateurs canadiens», avait mentionné le porte-parole de Google, Shay Purdy, dans une déclaration écrite.
La semaine dernière, M. Trudeau a affirmé que les Canadiens s'attendent à ce que «les journalistes soient bien payés pour le travail qu'ils font».
Avec des informations d'Émilie Bergeron, La Presse canadienne.