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Ottawa prolonge jusqu'en 2027 la suspension des parrainages privés de réfugiés

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14d9eccbd2990eef34bf7ba654bc1c602e8775e99d632491d4b48acda19a123e.jpg La ministre de l'Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté, Lena Metlege Diab, répond à une question à la Chambre des communes à Ottawa, le vendredi 7 novembre 2025. LA PRESSE CANADIENNE/Sean Kilpatrick (Sean Kilpatrick | La Presse canadienne)

La ministre de l'Immigration, Lena Diab, a prolongé de 12 mois supplémentaires la suspension des nouvelles demandes dans le cadre du Programme de parrainage privé des réfugiés, afin de permettre au ministère de rattraper son retard.

De nouvelles instructions ministérielles ont été publiées vendredi dans la Gazette du Canada, ainsi qu'un avis sur le site Web d'Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada.

La suspension devait prendre fin à la fin du mois de décembre, mais elle sera désormais prolongée d'un an, jusqu'au 31 décembre 2026.

Cette suspension s'applique aux parrainages de réfugiés présentés par des organismes communautaires ou des groupes de cinq personnes ou plus. Ces parrains doivent soutenir les réfugiés pendant un an après leur arrivée ou jusqu'à ce qu'ils puissent subvenir à leurs propres besoins, selon la première éventualité.

Les demandes soumises avant l'entrée en vigueur de la suspension, le 29 novembre 2024, seront traitées, selon l'avis.

Gauri Sreenivasan, codirectrice générale du Conseil canadien pour les réfugiés (CCR), a qualifié cette prolongation de «coup cruel pour les réfugiés» lors d'un entretien téléphonique avec la Presse canadienne.

«Cette décision prive essentiellement les Canadiens de la possibilité d'exercer leur générosité. Et en ce sens, elle est vraiment en décalage avec ce que nous sommes réellement en tant que pays», a-t-elle déclaré.

«Le gouvernement est vraiment en train de perdre le contact avec ce que nous sommes. »

Mme Sreenivasan a raconté que les parrains de réfugiés se préparaient à soumettre de nouvelles demandes en 2026, date à laquelle la pause devait initialement prendre fin.

«Le gouvernement a clairement indiqué l'année dernière qu'il s'agissait d'un gel d'un an, et il a consulté le CCR et ses membres sur la meilleure marche à suivre», a-t-elle indiqué.

«Le message principal que nous avions envoyé était qu'il fallait débloquer ce programme. On ne peut pas continuer avec un plafond zéro. C'est notre principale recommandation.»

Le bureau de Mme Diab n'a pas immédiatement répondu à une demande de commentaires.

Lors de l'annonce de la suspension l'an dernier, les responsables de l'immigration ont indiqué qu'environ 90 000 parrainages privés de réfugiés étaient en attente de traitement.

Le gouvernement prévoit réinstaller 16 000 réfugiés parrainés par le secteur privé chaque année au cours des trois prochaines années, conformément à son plan des niveaux d'immigration. Cela représente une réduction par rapport au plan de l'année dernière, qui visait à accueillir 23 000 réfugiés privés.

Des documents internes obtenus par la Presse Canadienne grâce à la loi sur l'accès à l'information ont révélé que les responsables du ministère de l'Immigration ont suggéré que le gel de ces demandes pourrait être maintenu jusqu'en décembre 2028 afin de résorber l'arriéré.

Mme Sreenivasan a soutenu que la prolongation du gel de 12 mois supplémentaires, alors que le ministère estime que l'arriéré ne sera pas résorbé avant 2027, témoigne d'un manque de planification à long terme. «Ils ont une fois de plus indiqué qu'il s'agissait d'une décision d'un an. Cela sape donc à la fois la confiance et la crédibilité du système.»