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Hydro-Québec espère pouvoir redonner le courant à 80 % des foyers touchés par les pannes de la fin de semaine dernière lundi, mais prévient que la tâche n'est pas simple.
En conférence de presse tôt lundi matin à Sainte-Anne-des-Plaines, sur la Rive-Nord de Montréal, le ministre de l'Énergie et des Ressources naturelles, Jonatan Julien, a affirmé que plus de 550 000 clients d'Hydro-Québec avaient été privés de courant au pire de la tempête. Ce nombre était passé à 214 000 en fin d'avant-midi.
L'écrasante majorité d'entre eux se trouvent dans les Laurentides, qui comptaient un peu plus de 100 000 abonnés sans électricité, dans Lanaudière, qui en dénombrait près de 60 000 et en Outaouais, où plus de 48 000 clients étaient toujours en attente d'un rétablissement.
La ligne d'orages violents a frappé une bande de territoire de 300 kilomètres de long par 100 kilomètres de large, une ampleur rarement vue, selon le vice-président aux opérations et à la maintenance chez Hydro-Québec, Régis Tellier, qui était aux côtés du ministre. «Ça fait longtemps que je n'ai pas vu cette ampleur. Habituellement, on avait vu à Mascouche une tornade. On en avait vu une à Gatineau. On va voir ça, c'est plus isolé. Mais de cette ampleur-là, avec des dégâts aussi importants, ça fait une dizaine d'années que je n'ai pas vu ça», a-t-il reconnu.
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«Ce sont des vents, des rafales, qui ont tourné autour de 150, 160 km/h. Avec ces grands vents, l'infrastructure ne tient pas», a expliqué M. Tellier qui a mentionné que, non seulement les fils peuvent être dangereux, mais que des transformateurs qui tombent au sol contiennent des huiles qu'il faut éviter.
Le représentant de la société d'État n'a pas caché que cette tempête n'a rien à voir avec ce à quoi on est habitués, même durant les épisodes de verglas: «On est habitués de voir des branches, des morceaux d'arbre, mais là ce sont vraiment des troncs, des 50, 60 centimètres.» Il ajoute que le chaos complique aussi l'accès aux sites des pannes puisque des routes sont encore bloquées. «Et même quand on va rebrancher des artères principales, on va découvrir d'autres endroits (en panne)», a ajouté M. Tellier.
«Aujourd'hui, a-t-il expliqué, les équipes sont vraiment sur le terrain pour reconstruire. On va planter des poteaux, repasser des fils. C'est vraiment notre priorité de la journée: être capable de rétablir le plus rapidement possible le plus grand nombre de clients.»
Jonatan Julien a dit croire que le rétablissement du service aux clients qui seront toujours dans la noirceur une fois atteint les 80 % en soirée, risque d'être plus long: «On entre dans des travaux plus majeurs pour le rétablissement. Donc plus on va, plus c'est difficile d'aller chercher la clientèle supplémentaire pour le rétablissement.»
«Pour la suite ça va être un peu plus long parce qu'on est en fin de ligne avec des travaux plus majeurs.»
Régis Tellier abondait dans le même sens: «Ici, dans les Hautes-Laurentides, on entre vraiment dans des milieux très boisés, très complexes, parfois en arrière-lots, derrière les maisons. Il y a des piscines qui ont été touchées, parfois des équipements des propriétaires. Il faut être capable de libérer ça pour avoir accès.»
Quelque 600 équipes et environ 1200 travailleurs sont sur le terrain, dont une quarantaine d'équipes du Nouveau-Brunswick venues prêter main-forte à celles d'Hydro-Québec.
Tant le ministre Julien que M. Tellier ont rappelé qu'il est important de ne pas s'approcher des fils électriques tombés au sol et de laisser ses équipes travailler. Régis Tellier a invité les personnes privées d'électricité à se tourner vers les services locaux: «Certaines municipalités ont des ressources, ça peut être de l'eau potable ou des choses comme ça. On peut avoir tendance à utiliser des fois le BBQ, mais jamais à l'intérieur, toujours à l'extérieur. La température est de notre côté à ce niveau.»
Les violents orages qui ont balayé l'Ontario et le Québec, samedi, ont fait neuf morts.
Des vents forts ont été enregistrés à plusieurs endroits, notamment sur le lac Memphrémagog avec des rafales allant jusqu'à 151 km/h, à Trois-Rivières avec des pointes à 96 km/h et à Gatineau jusqu'à 90 km/h, samedi en fin d'après-midi.