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Au moment où le Canada constate une hausse fulgurante des cas d'infections à la COVID-19 en raison du variant Omicron, des experts observent que ce variant hautement contagieux met en lumière les inégalités sociales à travers le pays.
Par Melissa Couto Zuber – La Presse canadienne
Le Dr Amit Arya, spécialisé en soins palliatifs dans la région de Mississauga en Ontario, affirme que le variant met en évidence les conditions différentes entre les plus riches qui ont les moyens de se protéger et les moins nantis qui en sont incapables.
En matière de vaccination, le Dr Andrew Boozary, qui dirige le programme de médecine sociale au réseau de santé de l'Université de Toronto, soutient que si les travailleurs essentiels ont pu avoir accès à une dose de rappel, cette troisième dose demeure moins populaire chez les personnes à faible revenu.
Les spécialistes de la santé recommandent la dose de rappel pour renforcer la protection immunitaire contre de graves complications liées à la COVID-19, voire même la mort. Les cas de maladies graves et les décès sont d'ailleurs en hausse dans plusieurs parties du pays.
Les données continuent d'inquiéter au Québec, en Ontario et dans le Canada atlantique, où les hôpitaux sont débordés.
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Si le variant Omicron semble entraîner une COVID-19 moins sévère chez certaines personnes infectées, les experts refusent de qualifier le variant de «léger», car cela pourrait porter à confusion.
«Vous entendez des gens dire: ''Pourquoi s'inquiéter d'Omicron? Si vous êtes jeune et en santé, il n'y a pas de problème, c'est juste un rhume.'' C'est faux!, précise le Dr Boozary. C'est nier complètement la réalité de millions de personnes dans ce pays», renchérit-il.
«C'est ce ton, ce langage et ces politiques discriminatoires qui mettent des millions de personnes à risque», ajoute l'expert.
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Les travailleurs essentiels ont payé chèrement la vague Delta, au printemps dernier, et le Dr Arya croit que les travailleurs au bas de l'échelle vont probablement à nouveau faire les frais de la vague Omicron.
Les travailleurs à faible revenu forment la majorité des travailleurs essentiels et n'ont pas les moyens de se procurer des masques N95 ou des tests de dépistage rapide. Ils n'ont ni le temps ni les moyens de prendre congé pour se faire vacciner une troisième fois ou s'isoler de manière préventive.
Avec la restriction de l'accès aux tests de dépistage par PCR, les provinces ont encore ajouté au déséquilibre, selon le Dr Arya, puisque des cliniques privées offre ces mêmes tests en Ontario pour ceux qui ont les moyens de débourser 160 $ et plus.
«Si vous avez de l'argent, vous êtes en mesure de vous offrir la protection nécessaire pour survivre et être en sécurité», résume-t-il.
Samedi, l'Ontario et le Québec ont signalé des hausses importantes des hospitalisations liées au virus. Les deux provinces ont aussi ajouté respectivement 31 et 44 décès supplémentaires à leur bilan de la pandémie.
La Nouvelle-Écosse a fait savoir plus tôt cette semaine que sa capacité hospitalière avait été dépassée alors que le Nouveau-Brunswick constate la même chose dans plusieurs de ses établissements de santé.
Samedi également, le ministre de la Protection civile, Bill Blair, a déclaré que des membres des Forces armées canadiennes étaient arrivés à Bearskin Lake, une Première nation du nord de l'Ontario touchée par une épidémie de COVID-19 qui a vu plus de la moitié de la population infectée.
Bill Blair a déclaré que les soldats effectuaient une évaluation des lieux.